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n mars 1918, la guerre est sur le point d’être perdue. L’armée allemande continue d’avancer vers l’ouest, repoussant sans cesse les lignes franco-anglaises. Au même moment, le gouvernement belge demande l’aide de la France pour exécuter l’un de ses condamnés. Deibler, le bourreau de Paris, expert dans l’art de couper des têtes, est réclamé à Furnès, sous occupation, de l’autre côté de la frontière. L’escorte pour amener l’homme et sa guillotine est munie de sauf-conduits mais doit néanmoins traverser les lignes ennemies pour exécuter sa mission.
Cette situation ubuesque est racontée dans un roman de François Sureau, paru en 2007. Ce dernier insiste sur les conséquences de l’obéissance aveugle et sur les situations absurdes qu’elle peut engendrer. Après Aziyadé, Franck Bourgeron réalise une nouvelle adaptation d’un auteur français contemporain. Son trait gras est toujours aussi élégant et s’accorde plutôt bien à l’esprit de l’œuvre. Les décors épurés mettent en avant les personnages, même s’il faut parfois regarder à deux fois pour les distinguer. Le récit original présentait le point de vue d’une douzaine de protagonistes, beaucoup moins dans la version BD. Cette simplification, salutaire, n’enlève pas pour autant les quelques difficultés rencontrées pour savoir « qui dit quoi » ou « qui pense quoi », perturbant la fluidité de la narration.
En attendant un véritable scénario original et personnel qui mettrait plus en avant le talent graphique de Franck Bourgeron, il faut se contenter d’un album plaisant, mais qui ne suscite malheureusement pas un grand enthousiasme.
Encore une de ces lectures prise de tête ! La première scène dure d'interminables pages qui n'en finissent pas. Il s'agit d'un long dialogue pénible entre deux officiers de l'armée autour d'une mauvaise tasse de café. Cela situe le cadre de cette histoire sombre qu'on a un peu du mal à croire si ce n'était malheureusement la réalité. Bien sûr, on ne pourra que compâtir à la bêtise humaine au cœur même de l'un des plus grands carnage de l'histoire.
Les narrations multiples furent si pesantes qu'elles m'ont littéralement achevé sur place. Finalement, j'ai perdu le fil de ce récit dramatique que j'aurais bien voulu aimer. Le désintérêt fut presque total à la fin.
Frank Bourgeron est pourtant un auteur de talent que j'avais remarqué à la sortie de son œuvre historique «Extrême Orient». Je dois reconnaître que celle-ci ne m'a pas fais d'effet malgré son atmosphère pesante. L'absence de fluidité peut nuire à une lecture qui se transformera en sacerdoce plutôt qu'en divertissement. Mon jugement purement subjectif pourra paraître sans appel... A vous également de vous faire votre idée !