Hippolyte Flynn, le privé, promène son flegme aristocratique, ses intuitions géniales et son automatique dans les studios de Hollywood. Si à l’écran on meurt pour rire, derrière le décor on tue pour de vrai…
Pitch classique pour une bande dessinée qui ne l’est pas moins. Dans la plus pure tradition du roman policier, à la Agatha Christie et consorts, Bocquet et Rivière ont créé en la personne de Hyppolite Flynn un héros détective qui ne dépareillerait pas dans la célèbre collection du Masque. Il tire toutefois sa particularité du cadre, mythique entre tous, dans lequel il opère : Hollywood, temple du cinéma, lieu de tous les possibles. Publication dans Spirou oblige, cette série dont le premier tome date déjà de 1985 reste toutefois très sage. On est loin, par exemple, des Révoltés de Dufaux et Malès, dont l’histoire, bien qu’elle partage le même décor, est autrement plus sombre.
Que ce soit par sa narration, se déroulant progressivement jusqu’à la révélation finale, ou son dessin au classicisme prégnant, Le privé d’Hollywood ne brille donc pas par son originalité. La lecture en reste toutefois agréable, et la série séduit par ses textes soignés et son élégance graphique. Le trait de Berthet relève déjà d’une grande maîtrise et la mise en scène, efficace, permet au futur dessinateur de Pin-up d’offrir au public une ambiance parfaitement taillée pour la capitale du 7e art. Rues bordées de gratte-ciels, personnages aux costumes seyants, belles bagnoles et grandes dames du cinéma au charme désuet… l’immersion est totale.
Cette édition intégrale en noir et blanc permet de se replonger dans une ambiance d’un autre temps. Accompagnées de trois courtes nouvelles écrites par Bocquet et Rivière, plutôt anecdotiques mais amusantes, les trois enquêtes réunies dans ce volume au petit format offrent un bon moment de divertissement. Il est toutefois dommage que la couverture n’ait pas été mieux choisie, le talent de Berthet méritait certainement une plus belle vitrine...
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