P
assionnée par l’art, Rose Valland commençe une prometteuse carrière au sein des musées de France quand la seconde guerre mondiale éclate. Obligée de collaborer avec l’occupant, elle va, au péril de sa vie, documenter tous les vols d’œuvres d’art que les Nazis effectuent. La libération venue, grâce à ces précieux renseignements, Rose va se battre sans relâche pour s’assurer le bon retour de ces trésors dans leurs collections respectives.
Du point de vue du lecteur de BD, ce livre est un peu décevant. En effet, cette histoire vraie possède tous les éléments pour nourrir un ou même plusieurs albums palpitants. Les vingt petites pages proposées par Catel, au pinceau, et le duo Claire Bouilhac/Emmanuelle Polack, au scénario, sont très bien réalisées, mais ne donnent qu’une idée très fragmentaire de ce qu’a pu être la vie de cette véritable héroïne. Le reste de l’ouvrage, comprenant de nombreuses photos d’époque et une biographie complète de Rose Valland, ne fait que renforcer la sensation d’être passé à côté d’un très bon album de BD. Ce volume est publié en collaboration avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et La Mémoire de Rose Valland, peut-être que ces deux associations n’ont pas cru suffisamment au potentiel du Neuvième Art pour relater fidèlement ces faits historiques.
Sur le même sujet :
La Mémoire de Rose Valland
Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Cet ouvrage permet de découvrir que pendant la seconde guerre mondiale une femme passionnée d'art s'est battue pour la conservation d'œuvres face au vol par les nazis du patrimoine. Cela permet d'honorer la mémoire de Rose Valland qui était effectivement pour moi une parfaite inconnue jusque là. C'est bien.
Pour autant, j'ai le droit de me poser certaines questions. Faut-il nécessairement mettre sa vie en danger pour sauver du matériel plutôt que des hommes ? Bref, je suis un peu dubitatif sur un tel combat qui trouvera certainement pas mal de justifications par rapport à des passionnés d'œuvres d'art qui donneraient leur vie pour sauver un Dali. Pour ma part, je trouverai plus de grâce et d'honneur à sauver tout simplement un homme pendant cette guerre d'extermination. Le matérialisme prévaut-il lorsqu'il s'agit de biens inestimables pour le patrimoine de l'humanité ? Ce sont des questions qui peuvent se poser et laisser place à la réflexion puis au débat.
Pour le reste, la lecture a été de courte durée (22 pages) et bien fade au regard d'un graphisme plutôt pauvre. C'est un pur documentaire dans sa seconde partie.