C
omment rebondir après un succès comme Le Tueur ? Telle est la question qu'a dû se poser Matz après avoir bouclé le dernier tome d'une série devenue d'ores et déjà incontournable. Fallait-il continuer sur la même voie au risque de décevoir ou se lancer dans un genre totalement différent ? Visiblement, il n'aura pas voulu faire de choix puisque, après avoir lancé Du plomb dans la tête, un polar d'excellente facture, il publie le premier tome de Shandy, un récit d'aventure à l'époque napoléonienne.
Belle démarche que celle d'un auteur qui tient à se renouveler mais cet album n'est pas aussi resplendissant que les fans l'auraient espéré. Au niveau du scénario, la déception vient surtout du fait qu'Agnès est avant tout un tome d'introduction visant à donner à Shandy, personnage central de la série, un passé et une vie qui pourra servir de base à ses aventures à venir. Ce jeune homme de bonne famille est en fait originaire d'Angleterre et court l'Europe en quête d'aventures en tous genres. Et en matière d'aventures, le frère Ollivier en connaît un morceau… Que dire de cette femme fantôme, spectre à la beauté renversante qui apparaît dans de vieilles ruines désolées pour protéger un mystérieux trésor ? …
L'histoire a donc tout pour plaire : intrigues inextricables, péripéties sans fin et éreintantes courses-poursuites… sans oublier le brin de romantisme indispensable à ce genre de récits. Le contexte historique n'est ici qu'un décor et l'attention est surtout portée sur l'action et les personnages de fiction. On est bien dans la collection Conquistador, ce n'est pas du "Vécu"… Mais ces aventures, aussi appétissantes soient-elles, ne manquent pas de défauts : certaines scènes semblent cousues de fil blanc et les relations entre les différents personnages changent trop souvent pour être d'une crédibilité à toute épreuve. C'est d'autant plus dommage que cet album n'est pas dépourvu d'un certain charme.
Et que dire du dessin de Dominique Bertail ? Simplement qu'il alterne le très bon et le beaucoup moins bon. Quand il s'agit de représenter des paysages à la fois majestueux et incroyablement oppressants, des silhouettes de cavaliers perçant la nuit noire ou au contraire de vastes plaines emplies de lumière, son travail est véritablement impressionnant. La mise en couleurs est à l'avenant et lui permet de jouer avec des tons très lumineux pour rendre plus palpable encore le côté obscur de certaines situations. Mais il semble rencontrer des problèmes quand il s'agit d'esquisser un sentiment sur un visage ou de dessiner avec précision les détails de certains bâtiments qui paraissent dès lors artificiels, comme s'il ne s'agissait que de simples blocs posés au beau milieu d'un décor pourtant très réussi.
Agnès est donc un album pour le moins inégal qui nous permet toutefois de découvrir un dessinateur quasi inconnu du grand public mais possédant un talent certain. Quant à Matz, espérons qu'il aura vite fait de gommer les défauts qui nuisent à un album qui, on en a la conviction, aurait pu être bien meilleur.
J'ai trouvé que l'histoire n'est absolument pas crédible : un Anglais qui s'engage dans les armées napoléoniennes. Sauf erreur de ma part, je ne savais pas que cela se faisait. C'est plus que dérisoire ! :|
Le premier tome est d'ailleurs assez obscur quant aux raisons du complot contre le Consulat. Dans le second tome plus guerrier, nous assistons au retour d'une morte par le biais d'une petite pirouette scénaristique.
C'est plus que basique !
Pourtant, il y a la qualité du dessin qui est exceptionnelle, s'agissant des batailles de Napoléon, notamment Austerlitz. le découpage est également parfaitement maîtrisé. La lecture devient à la fois fluide et agréable.
On a l'impression également qu'au fond, L Histoire ne sert que de prétexte au récit romanesque d'une femme partagée entre deux hommes...
Voilà un premier volume qui introduit bien le contexte de l'histoire et les personnages. Globalement c'est plutôt pas mal, on rentre assez facilement dans l'histoire et le personnage est assez sympathique bien qu'assez plat pour le moment même si son côté idéaliste et naif est assez bien vue. On passe un bon moment et la suite peut s'avérer meilleure.
Ce premier volet de Shandy est assez agréableaux premiers regards, alternant les planches plutôt sombres (reflétant bien l'atmosphère du XIXème siècle) et quelques planches aux couleurs vives. Des dessins de paysages magnifiques, et l'attention portée aux différents degrés de luminosités sont excellents. Cependant, l'expression donnée aux personnages n'est pas toujours aussi soignée et les scènes de combat laisse plutôt envisager un comics.
Le scénario de départ est très original, suivi d'une course-poursuite suite à un probable complot contre Bonaparte. Bref assez prenant, même si quelques passages laisse baisser le niveau d'attention du lecteur. Mais, la naïveté et autres défauts du personnage principal nous montre un héros hors du commun.
Un album introductif qui se lit avec plaisir. Les dessins sont beaux surtout pour les décors et les couleurs. L'histoire, pourtant de Matz, n'est pas formidable et il y a un problème de narration notamment dans la gestion du temps et de l'espace. En espérant que cela s'améliore dans le tome 2...