V
oler, un rêve partagé par des milliers de personnes à travers le monde. Libye 1942, l’Afrika Korps, les Italiens et les Alliés se battent sur le front sud. Ali, fasciné par les prouesses des aviateurs, parvient, grâce à ses talents sur le marché noir, à s’approcher de ces prodigieuses machines volantes. Arrivera-t-il à réaliser son rêve et en piloter une ?
Amateur d’aviation, réjouissez-vous, un nouvel auteur fait son apparition. La bande-dessinée aéronautique est un genre à part qui a toujours fasciné et qui jouit, encore aujourd’hui, d’une grande popularité. Buck Danny, Dan Cooper, Tanguy et Laverdure firent les beaux jours des magazines tandis que, plus récemment, Olivier Dauger (Ciel en ruine), Romain Hugault (Dernier Envol) et Christophe Gibelin (Les ailes de plomb) continuent, avec succès, à faire "voler" la BD.
Bien connu dans le monde germanophone pour sa série Les Conquérants du ciel, Franz Zumstein propose, avec le Faucon du Désert, une série très originale. Loin des poncifs du genre, il a choisi de situer son scénario du côté des « méchants » habituels, les allemands. L’aspect purement aéronautique du récit est digne des plus grands. Les spécifications techniques et autres anecdotes de pilotage sont racontées avec la même passion que celle qui habitait Jean-Michel Charlier. Le reste de l’intrigue est, malheureusement, un peu confus et, par moment, invraisemblable. L’accumulation de nombreux détails parfois ahurissants (les racines d’Ali, son don immédiat pour le pilotage, les relations torrides qu’il entretient avec Aïcha et l'étrange simulateur de vol) donne, à la longue, un ton peu en phase avec la précision des explications aéronautiques. Malgré cela, le scénariste évite avec intelligence les pièges manichéistes que ce récit aurait pu générer. La réaction d’Ali après sa première mission, par exemple, permet à l'histoire de conserver une très bonne tenue.
Graphiquement, Zumstein est également très au point. Avec un trait qui rappelle celui de Francis Bergèse par moment, les scènes aériennes sont criantes de vérité. Parfaitement documenté, le trait est précis, même si parfois un peu statique. Un long travail effectué à partir de photographies d’époque se devine aisément. La mise en page est très classique et, malgré des phylactères qui « encombrent » un peu trop l’espace par moment, efficace. L’amateur de Franquin reconnaîtra avec plaisir le petit clin d’œil (volontaire ou pas ?) à la Mauvaise Tête de la page dix-huit.
Premier tome de la série, Martuba Airfield est un album solide qui, malgré quelques petits défauts scénaristiques, devrait réjouir tous les amateurs du genre.
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Entretien et croquis de Franz Zumstein
Note pour les 2 premiers tomes.
Personnellement j'ai bien aimé les dessins. L'auteur se permet quelques écarts "non historiques" dans le tome 3 (d'après les dires de l'auteur lors de la dédicace de mes 2 albums).
C'est vrai que le scénario est un peu standard, mais il se laisse lire. Je trouve bien pour un dessinateur/scénariste Suisse qui se lance dans la BD francophone (à savoir qu'il est Suisse-Allemand et qu'il publie en allemand normalement).
Il faudrait voir ce que ça donne s'il s'associe à un scénariste pour un one shoot ou pour une petite série.
A part la couverture sympa et des dessins corrects, histoire faible, succession de batailles aériennes sans intérêts, récit souvent raconté ce qui rend la lecture distante.
En résumé, série pitoyable.