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ous des airs de rente de situation, l’exercice consistant à offrir une enfance à un personnage de légende qui a commencé sa « carrière » à l’âge adulte, à sonder ses origines, à fabuler sur des aventures se déroulant en marge de ses plus hauts faits d’arme ou encore à tâter de l’uchronie, est pour le moins casse-gueule. Quelle que soit l’histoire proposée, les auteurs encourent le risque de se mettre à dos les intégristes et de ne pas tirer de leur torpeur les « aquoibonistes ». Ménager les uns tout en surprenant les autres, quel défi !
Autant afficher la conclusion d’entrée : avec Silverfin, Higson et Wald livrent une copie honnête. Accueilli par son oncle et sa tante, le djeun’s Bond découvre l’Écosse et son nouveau collège. Parce qu’il ne sera pas fort en thème mais plutôt curieux, James développe ses talents pour dénouer les intrigues et sa force physique. La disparition d’un jeune pêcheur dans le Loch Silverfin proche et un environnement hostile sont propices pour définir les grands traits de la personnalité du plus célèbre des agents secrets britanniques.
Le scénariste s’amuse dès lors à tirer les fils du mythe, en évitant de trahir l’œuvre originale. D’où lui est venue cette attirance pour la fonction dont il est devenu le symbole ? Quelle a été sa première aventure ? Quel a été son premier adversaire ? L’exposé comme l’ambiance graphique sont plaisants. Les Highlands et leurs étendues immenses et désertiques se prêtent bien à l’aventure, les « méchants » sont typés et pour le moins classiques, la pilule consistant à recourir à des déviances scientifiques pour tenter de provoquer le frisson facile à avaler. Une partition on ne peut plus classique. Quelques clins d’œil au passage ne feront pas plus sourciller ou crier au ridicule, c’est dans le cahier des charges (devinez par exemple quel est le numéro du dossard de notre héros lorsqu’il prend le départ d’une course à pied ?; Bond se faisant sauver par une frêle cavalière qui ne se prive pas de le trouver timoré avec les jeunes filles, est-ce suffisamment salé ?).
Cohérent, à la tenue tout à fait convenable pour un travail de commande, la première adaptation graphique des cinq romans consacrés à la jeunesse du futur 007 n’a en somme qu’un véritable défaut : celui d’être très très sage.
C'est clair qu'on pouvait s'attendre à mieux d'un récit qui décrit les origines d'un personnage aussi mythique que James Bond. Oui, il s'agit bien de l'espion qui traverse toutes les époques et qui se décline en autant de personnages proférant le fameux : "Bond ! My name's Bond".
Dans ce récit, il se retrouve dans un collège très british car il est envoyé par sa tante et son oncle qui l'élève suite au décès accidentel de ses parents. Un accident d'alpinisme paraît-il. L'histoire s'ancre dans l'époque de l'entre-deux-guerres. Il y a encore les stigmates de la Première Guerre Mondiale à laquelle a participé l'oncle qui était déjà lui-même espion au service de Sa Majesté. Il tente de faire passer un message à ce petit bout en devenir: ne jamais devenir espion. On sait d'ores et déjà comment il va finir ...
On aurait sans doute aimé une approche plus psychologique et moins naïve dans le traitement. On sera forcément un peu déçu par la banalité de ce scénario qui innove point.
On a en effet l'impression d'assister à un récit à la Sherlock Holmes du style très vieille Angleterre. Cela se laisse lire mais il ne faut pas s'attendre à de réelles surprises. C'est sans doute trop classique. Je resterai néanmoins indulgent car je suis plutôt fan de la série du célèbre agent 007.
La beauté et la limpidité du coup du dessin laisse entrevoir que l'on va passer un moment très agréable, ce qui est effectivement le cas. Mais on assiste également à une mise en scène et en image très cinématographique, avec un très bon tempo, que ce soit dans les scènes d'action, ou même dans le défilement de la narration. Assurément, aller aussi loin dans les origines de James Bond a de quoi être dépaysant, car il ne s'agit pas ici des débuts de 007, mais de son enfance, alors ne vous attendez pas à revoir ce que vous connaissez déjà du grand James, mais plutôt une belle tentative de creuser le personnage, nous le présentant à une époque et sous une facette jusqu'ici inconnues, en espérant qu'il y aura une suite aussi réussie...
S'attaquer au mythe de JAMES BOND est une excellente idée, le faire avec talent c'est mieux encore.
Le scénario, très surprenant, nous emmène plus vers le comics de super héros que vers de l'espionnage classique.
Pour tout dire je me suis cru par moment dans du MILLER, période DAREDEVIL 80', attitude introspective des personnages, caid plus vrai que nature etc.
C'est dire si c'est intéressant, on ne lâche pas l'histoire servi par un dessin extrêmement lisible sans être époustouflant.
On est sur les terres mêmes d'HIGHLANDER, on y saupoudre du monstre du loch NESS et des CHARIOTS de FEU (la première partie est en effet à lire avec VANGELIS en fond sonore).
Bref un mixage très important d'influences qui ne nous permet pas vraiment de nous retrouver avec JAMES. C'est pourtant ce qu'on attendait.
La filiation JAMES BOND est donc pour moi quelque peu galvaudé, et si le titre avait seulement été SILVERFIN, je serai sorti enthousiaste de ces 160 planches.
A lire sans en espérer trop sur 007.