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Criminal 4. Putain de nuit !

19/10/2009 14501 visiteurs 8.2/10 (5 notes)

P arfois, mieux ne vaut rien révéler et laisser le plaisir de la découverte au lecteur. C’est le cas pour l’histoire de Jacob Kurts, un loser insomniaque qui a déjà beaucoup perdu dans la vie (et le reste devrait suivre), et d’Iris, dont le prénom (et le corps) la prédestine à croiser le regard des hommes. C’est dans les bas-fonds d’une ville déjà peu reluisante que l’estropié et la belle rousse vont se rencontrer. Lui, ancien faussaire essayant de maquiller son passé, elle, femme fatale n’ayant pas froid aux yeux (entre autres). Dès le premier regard, tout part en vrille …c’est le début d’une Putain de nuit !

Aux manettes de cette saga, un maître du polar déjà couronné deux fois aux Eisner Awards à titre personnel (Best Writer en 2007 et 2008) et une fois pour cette série (en 2007). Grand habitué du monde du crime avec des perles noires telles que Gotham central et Sleeper, celui qui osa assassiner Captain America demeure donc dans son domaine de prédilection. Ed Brubaker, un putain de scénariste !

Aux pinceaux, Sean Philips (Sept Psychopathes, Sleeper) parvient à rendre la moindre conversation attrayante et à l’envelopper d’une brume de suspicion et de mystère. Son dessin réaliste, l’encrage solide, le jeu d’ombres approprié et la colorisation de Val Staples collent parfaitement au décor et contribuent à faire ressortir la noirceur du récit et des personnages. Une putain d’atmosphère !

Au menu de ce nouveau one-shot de l’univers de Criminal, un héros pitoyable et des fréquentations qui sentent l’entourloupe à plein nez. S’appuyant sur les poncifs du genre, l’auteur parvient à construire un récit efficace et bien rythmé, tout en donnant de l’épaisseur à des personnages qui ont certes le profil de l’emploi, mais ne tombent pas pour autant dans le piège des stéréotypes. L’ambiance est sombre et pessimiste et le quotidien est celui du Milieu. Le casting ultra-réaliste puise dans le désespoir d’une grande ville américaine et de préférence du mauvais côté de la loi. Dans cet environnement très terre-à-terre, baignant dans les magouilles et au sens moral ambigu, s’attacher à cet escroc reconverti en dessinateur de strip amoureux semble finalement être un moindre mal. Les dialogues réalistes et cette narration en voix-off qui scrute les pensées les plus sombres des protagonistes, font également mouche et installent cette série comme l’une des références en matière de polar US.

Un putain de comics !

Par Y. Tilleuil
Moyenne des chroniqueurs
8.2

Informations sur l'album

Criminal
4. Putain de nuit !

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L'avis des visiteurs

    Captain_Eraclés Le 02/07/2023 à 21:36:42

    Retour au source du polar avec comme protagoniste , un personnage croisé rapidement dans le tome 2 .
    Quelques rebondissements bien sentis, le scénario nous tient en haleine tout du long avec cependant une fin assez abrupte , qui n'apporte pas forcément toutes les réponses ou au moins quelques détails importants que j'aurai apprécié connaître .

    L'originalité de cette histoire, c'est l'intervention régulière d'un personnage de comics (crée par le personnage principal qui est auteur de comic-strip) qui servira de conseiller, voire de conscience dans les choix de son propriétaire .

    Une enquête prenante et surprenante ,toujours autant de violence et plus de sexe qu'a l'accoutumée raviront d'avantage les plus virils d'entre nous .

    sebastien01 Le 11/08/2019 à 10:44:26

    Dans ce quatrième tome, Ed Brubaker recrée du lien avec ses précédents scénarios au travers de l’histoire d’un auteur de comic-strip manipulé par la femme dont il est éperdument amoureux (Criminal 2008, #4-7).

    Ainsi, nous suivons Jacob (les lecteurs attentifs l’auront reconnu dans le T2 après avoir aperçu ses strips dans le T1), depuis sa rencontre charnelle – et finalement pas si fortuite – avec Iris jusqu’à sa descente aux enfers alors qu’il croise inéluctablement la route du crime. Le personnage central, encore une fois relativement ordinaire, est très intéressant et s’avère bien moins innocent et démuni qu’il ne transparaît au premier abord. Manipulations, criminels, FBI, femme fatale, tous les ingrédients d’un bon – mais classique – polar sont réunis. Et il faut souligner une petite originalité du côté de la narration : le personnage de fiction issu des strips, Frank Kafka, accompagne activement l’auteur dans ses mésaventures.

    Il est par contre regrettable de constater que l’unique femme du récit soit de nouveau cantonnée au rôle d’aguicheuse et de Marie-couche-toi-là. Déjà, dans les trois précédents tomes, les personnages féminins se limitaient à tomber rapidement sous le charme du héros et à satisfaire ses besoins sexuels. Certes, la série se déroule dans un milieu d’hommes, de surcroît des criminels, mais le scénario se complait dans ces figures arriérées.

    Quant au dessin de Sean Phillips, il est constant depuis le premier épisode, le duo Brubaker / Phillips fonctionne à merveille, il sera donc inutile de se répéter.

    guyomar Le 06/05/2011 à 19:51:57

    Dans ce tome 4 on retrouve Jacob, croisé dans le tome 2 pour ses talents de faussaires (par contre pas d'undertow dans ce tome). Ici, il va se retrouver brinquebaler dans une histoire qui va le dépasser pendant une grande partie de la BD. Au final on s'apercevra que ce brave gars au look de geek a plus de ressources qu'il le laissait penser. Pas le tome que je préfère, mais c'est tout de même du très bon. Les nombreux rebondissements font qu'on est bien scotché jusqu'à une fin, et cela a déjà été signalé, peut-être un peu expédié.

    zaaor Le 14/05/2010 à 14:57:41

    J'ai préféré au troisième tome avec tous ces rebondissements cependant, j'ai eu l'impression à la fin qu'on avait voulu dénouer trop rapidement l'histoire et que finalement, il manquait quelques planches pour expliquer mieux.

    Il y a des fils cousus de blanc qui ne donnent aucune réponse.

    BIBI37 Le 02/05/2010 à 00:20:07

    Un quatrième opus inférieur au trois premier.
    La faute à un scénario qui s'éssouffle et qui ne convaint pas.
    Pourtant les dessins sont toujours aussi noirs.
    Un genre à renouveler sous peine de lasser les lecteurs.
    6/10.

    madlosa Le 04/11/2009 à 12:56:02

    Commencer la série "Criminal"par ce tome 4, ne pose pas de problème car il s'agit de one shots. Avec "putain de nuit" nous entrons de plein pied dans l'univers du polar noir. Nous suivons avec une certaine appréhension la rencontre de Jacob Kurtz qui se remet difficilement d'un passé douloureux avec Iris, un prédateur femelle sans scrupules. Tous les ingrédients sont présents dans ce super polar à l'ambiance glauque à souhait. Les auteurs nous entraînent sans en rajouter dans un piège où s'enchainement les évènements de façon irréversibles. L'omniprésence de Frank Kafka, personnage de comics dessiné par Jacob et dont le nom représente à lui seul tout un symbole, donne une dimension indéniable au récit; En effet ce personnage imaginaire dialogue en permanence avec le héros pour lui offrir des alternatives souvent radicales. les planches sont superbement travaillées et concourent à la réussite de ce récit. A dévorer comme un plat épicé qui donne de l'insomnie ...