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On the Road

12/10/2009 5090 visiteurs 5.3/10 (3 notes)

J ack et Georges n'en ont pas l'air, mais ils sont issus de la grande tribu indienne Hopi. Mais étant les incarnations d'une vieille légende et possédant un fort caractère, les deux frangins se voient virés et contraints de prendre la route, au gré des lubies de Jack. D'ailleurs, ce dernier a un nouvel objectif en tête : retrouver une jeune femme dont il dit être tombé amoureux, mais dont il ne connaît d'elle... qu'une photographie déchirée. Poursuivis par la police et les chasseurs de prime, cette recherche ne s'annonce pas de tout repos.

Dès les premières pages, l'absurde et le loufoque s'entremêlent et les événements se déroulent à cent à l'heure, ne laissant aucun répit au lecteur qui se trouve embarqué dans une course effrénée. Les auteurs n'hésitent pas à exagérer les situations, par un comique de répétition par exemple, comme lorsque le bon vieux fermier de l'ouest court après son « employé » noir. Les graphismes ne sont pas en reste, les perspectives étant parfois déformées et les protagonistes possédant eux même des traits exagérés comme les grands yeux, mentons et nez. La confusion, soigneusement travaillée, règne : les héros ne sont pas ce qu'ils semblent être (Des indiens ? Vraiment ?), n'agissent pas pour les raisons qu'ils évoquent, ne montrent pas les émotions qu'ils ressentent vraiment. Il résulte de ces éléments une impression de pièce de théâtre mêlée de film hollywoodien. Combinaison cocasse et plaisante.

De nombreux clichés s'avèrent volontaires, notamment les héros aux allures de cow-boy classique dans leur accoutrement et leur caractère, jusque dans la répartition des rôles, entre le meneur méchant-mais-pas-vraiment-en-fait et le frangin suiveur un peu benêt. Cependant, l'accumulation du comique de situation, bien que divertissant, peut paraître pesant sur certaines scènes qui auraient mérité un peu plus de simplicité, Jack usant parfois de stratagèmes proche de la stupidité. Les auteurs poussent parfois un peu loin la limite du saugrenu, mais ont su calibrer l'ensemble pour qu'il reste amusant.

Ces allers-retours d'un côté à l'autre de la barrière de l'idiotie essoufflent un peu le récit, sans vraiment en rompre l'unité, contrairement à certaines transitions scéniques. En effet, le lecteur est parfois surpris, en tournant la page, de voir les protagonistes dans une position totalement différente de celle dans laquelle il les avait laissés, sans pouvoir comprendre instantanément le chemin parcouru pour en arriver là. Cela arrive notamment lorsque, acculés par la police dans un endroit relativement fermé, Jack et ses complices se retrouvent à courir dans une rue l'instant d'après. Cette impression se retrouve plusieurs fois au cours de la lecture et perturbe l'équilibre de l'histoire.

Même sans rire aux éclats, il est facile de s'attacher aux personnalités hautes en couleurs et au rocambolesque de leur aventure. On the road reste un récit assez bien construit et un bon divertissement malgré ses quelques défauts.

Par E. Flandin
Moyenne des chroniqueurs
5.3

Informations sur l'album

On the Road

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 28/11/2020 à 18:28:05

    J’ai bien aimé l’humour de ce road-movie. Les personnages sont sympathiques à souhait, à commencer par le héros Jack et son acolyte George. C’est certes un peu loufoque mais on se prend au jeu.

    Je suis pourtant très difficile avec le genre humour. Il y a là un style humoristique que j’apprécie réellement. C’est une lecture agréable par sa fraîcheur et son dynamisme. Le ton est volontairement auto-dérisoire. Le découpage est vif. Bref, il y a tout ce qui faut pour nous faire passer un bon moment sans être un one-shot inoubliable.

    Le dessin fait presque référence à ces vieux cartoons qui passaient à la TV autrefois (les Looney Tunes). Le résultat est plutôt intéressant d’un point de vue graphique. A découvrir le cas échéant.

    belzaran Le 06/10/2016 à 08:29:49

    « On the road » semble être, comme son nom l’indiquerait, un road movie. C’est avant tout une course poursuite effrénée entre deux hommes, des indiens blancs, et des chasseurs de primes et un shérif. Le tout pèse une centaine de pages et est publié chez KSTR.

    Jack, indien hopi blanc, réincarnation d’on ne sait qui, est exclu de sa tribu et décide de partir à la recherche d’une femme dont il serait amoureux. Mais il ne connaît de cette femme qu’une photo. Voilà le point de départ de cette histoire. Hélas, elle n’ira pas beaucoup plus loin. Les personnages n’auront de cesse de tendre vers leur objectif, poursuivis par un shérif et des chasseurs de primes.

    Place à l’absurde dans cet ouvrage. Mais pas le genre d’absurde qui fait sourire. Le genre où une femme, frêle, se ballade avec un bazooka sur l’épaule. Il y a une volonté d’être cool dans cette bande dessinée, mais le trait est forcé, autant dans le scénario que dans le dessin. Ainsi, le personnage principal Jack a un côté méchant/cool/cynique/blasé insupportable. Mais évidemment, à la fin, il lâche une larme…

    Ce qui surprend le plus est l’absence de scénario. On reste dans une fuite. Donc ils fuient. On les rattrape. Grosses explosions. Ils en réchappent. Ils fuient… Le fil rouge de la femme paraît complètement artificiel et ce n’est pas la fin de l’ouvrage qui donnera du sens à l’ouvrage. Fallait-il 100 pages pour ça ?

    Au niveau du dessin, les perspectives sont exagérées, tout comme les expressions du visage des personnages. Il y a de l’idée dans le trait, mais il manque encore une véritable maîtrise, les planches étant assez inégales. Le tout est accompagné de couleurs chatoyantes adaptées au propos.

    « On the road » joue trop sur des concepts : un duo classique, de la baston partout, un dynamisme systématique… Mais l’ensemble n’a du coup pas vraiment d’intérêt en soit. Toute cette histoire d’indiens paraît complètement artificielle. On aurait eu deux braqueurs qui fuient la police, ça aurait été la même chose…

    james ellroy Le 31/05/2009 à 18:49:07

    Un album complètement déjanté au scénario signé Clavery, le mescal devait être un peu trop fermenté parce que les deux auteurs signent un album toujours déroutant, bourré d'humour, et à coup sûr incomparable !
    Merci à eu pour ce bon moment de lecture.