Le Tueur aurait-il des états d’âme ? L’inflexible, le cynique, l’implacable meurtrier deviendrait-il plus sensible ? Regarderait-il désormais à deux fois sa cible avant de dégainer, comme si la justice, ou du moins un semblant de légitimité, prenait enfin le pas sur l’argent ? Peut-être est-ce l’apanage de l’âge ou le regard sur sa propre mort qui se rapproche inexorablement. Ou alors, est-ce la conséquence de sa récente paternité et de son break, passé auprès de sa petite famille, qui ont fini par ébranler ses convictions. Toujours est-il que depuis qu’il a repris du service, rien n’est plus vraiment comme avant.
Déjà hésitant quand il a fallu éliminer Madre Luïsa, une sorte de réincarnation de Mère Teresa, il s’oppose maintenant à l’assassinat d’Angel Carrasco, commissaire spécial auprès de Fidel Castro, chargé de négocier les marchés pétroliers. Le Tueur sait pertinemment que refuser un contrat peut lui être fatal. Alors, il trouve auprès de Velasquez mais surtout de Katia, son assistante, deux alliés de circonstance qui vont l’aider à mystifier les commanditaires.
Les commanditaires, parlons-en. Qui sont-ils réellement ? Le Tueur est pratiquement sûr qu’il a affaire à des agents de la CIA envoyés par les Etats-Unis, désireux de stopper la vague de nationalisation des gisements pétroliers au Venezuela. Et la CIA… Il ne veut pas en entendre parler. Comme pour justifier son choix, il se lance dans une longue tirade mettant à mal l’impérialisme américain, balayant en quelques pages les malheurs de ce monde, du génocide arménien à celui du Rwanda, de la nuit de la Saint-Barthélémy au blocus de Cuba. Un peu too much ? Certes. Comme le sont également les effets spéciaux présents en fin d’album, une succession d’images brisées comme un miroir dont le rendu n’est pas très convaincant.
Plus d’artifices, plus de poudre aux yeux… De quoi habiller un scénario un peu trop frileux et qui surtout, tend dangereusement vers un certain classicisme. Car même s’il s’en défend : « ce n’est pas que je vais me transformer en militant », ce Tueur-là a tout de même des franches allures de justicier. Ajoutez à cela une beauté fatale aussi retorse qu’une James Bond Girl, quelques trahisons et courses poursuites, mais aussi un dessin moins précis que dans les tomes précédents, et le résultat n’est finalement pas très éloigné du tout-venant répondant aux critères du même genre.
De là à dire que ce second cycle n’était sans doute pas indispensable, il n’y a qu’un pas. Il faut dès lors espérer que le Tueur quitte rapidement son nouveau costume trop propre et trop lisse de héros ordinaire pour retrouver celui qui a fait le succès de la série, taché par le sang de ses victimes. Redevenir l’antihéros par excellence et fuir Le commun des mortels.
Lire la chronique du Tome 5
« Le tueur, volume 7, le commun des mortels » se montre pour la première fois plutot décevant.
Le scénario patine et la beauté sensuelle de la Havane magnifié par le talent de Matz ne suffit pas à oublier l'ennui que provoque les longs monologues dans lequel le Tueur déverse son nihilisme et son dégout d'un Occident qu'il affuble de tous les crimes de l'Humanité.
Agaçant sur le fond, ce septième volume s'enlise dans une histoire tarabiscotée en diable dans laquelle seraient entremêlés intérêts américains, cubains et vénézuéliens.
On attend, un sursaut avec impatience dans le volume suivant !
Critique complète ici : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/10/le-tueur-volume-7-le-commun-des-mortels.html
Le tueur se retrouve à Cuba, toujours dans un imbroglio lié au pétrole Vénézuélien commencé dans l’album précédent, où il doit abattre un jeune homme gênant. Bien que que le « surmoi » du tueur a une existence qui tient de la science-fiction, celui-ci souhaite des explications concernant ce contrat. Aussi il va rencontrer Velasquez, une personne haut placée et son aide Katia qui va avoir un impact fort dans cet album.
Nous assistons dans cette histoire à un jeu de manipulations passionnant. Le dessin de Luc Jacamon me semble beaucoup plus affiné que dans les premiers tomes. J’aime beaucoup lors des scènes d’actions finales ces cases « explosées » donnant de la vivacité à l’action.
Les dix premières pages sont particulièrement intéressantes. Le tueur qui erre dans les rues de La Havane avec des textes chocs de Matz qui semblent être des réflexions de l’auteur sur le monde avec le tueur pour prétexte.
Ce volume, moins bien noté par les lecteurs que les précédents, me parait être un cran au-dessus. Le tueur se perd dans ses réflexions mais il ne s’agit pas d’une question d’humanité bien qu’il se fasse du souci pour sa compagne et son fils avec les événements sociaux au Venezuela. Non, simplement il n’aime pas être pris pour un c…
L’atmosphère de cette histoire me rappelle un peu celle du film « Cuba », avec Sean Connery, bien que l’ambiance révolutionnaire se soit diluée. L’ensemble peut paraître paresseux, voire langoureux avec Katia, mais il représente bien l’idée que l’on peut se faire du pays.
Excellent album !
Cette suite est toujours aussi bien, le seul "hic" se sont les quelques premières pages qui se révellent assez ennuyeuses et longues, sinon cet album est plutot réussi.
Vivement la suite.
Eliminez les 10 ou 12 premières pages totalement insipides il reste suffisamment de caractère à l'oeuvre pour apporter un très bon moment de détente.
Du tout bon politiquement incorrect mais tellement rafraichissant
7/10.
Le tueur se retrouve à Cuba où il va essayer de s'allier aux autorités locales pour échapper à ceux qui le poursuivent, et comme son contact est une superbe cubaine !
Un long monologue de départ qui revisite l'histoire de l'humanité selon la morale "tueur", et des péripéties toujours intéressantes malgré la difficulté de renouveler le genre, mais cela reste toujours plaisant. Par contre une découpe des images dans les scènes d'action qui m'ont fait croire à un défaut alors qu'il s'agit d'un effet à mon avis raté.
Mais cela reste une bonne série à lire.
Un nouvel épisode du TUEUR est forcément un évènement. "Le commun des mortel" a tout donc pour plaire, il est attendu comme une star sur scène, le lieu où se déroule l'intrigue, CUBA confère mystère et exotisme et le dessin de couverture est parfait. Mais voilà, victime du succès peut-être, notre "héros" fait du sur place. Le scénario patine un peu et nous avons du mal à retrouver les sensations des tomes précédents. Certes, cet épisode reste de bonne facture, la rencontre avec Katia et le pouvoir cubain laisse augurer de dangers mortels mais la narration a pris un mode thriller un peu classique qui enlève de la dimension au récit.