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hônen en douze tomes et cent huit épisodes, Death note a maintenu ses lecteurs en haleine jusqu’à la dernière page. La série a suscité un tel engouement qu’elle a été rapidement adaptée en un animé de trente-sept épisodes et en deux films autour des sept premiers volumes. Une version romancée du manga est également parue et les protagonistes ont envahi le monde virtuel à travers deux jeux vidéo. L’histoire avait en effet de quoi séduire en abordant des thématiques qui ne peuvent laisser indifférent, à savoir le recours ou non à la peine de mort en guise de justice, l’éternel affrontement du Bien et du Mal, le sens profond de l’existence ainsi que le jeu de la manipulation. D’ailleurs, l’idée qu’on puisse éliminer quelqu’un en notant simplement son nom dans un cahier paraît aussi séduisante qu’effrayante. Le public ne s’y est pas trompé en suivant avec avidité la plongée funeste du brillant Light Yamagi, possesseur du death note, devenu Kira, le tueur (pour les uns) justicier (pour les autres) poursuivi par les meilleurs détectives du monde, dont L, Near et Mello.
Le récit est si dense, les personnages si nombreux, les stratagèmes des intéressés si complexes, certains détails si subtils qu’un treizième volet expliquant, éclairant, décortiquant l’ensemble n’a rien de superflu. Et surtout pas quand il s’accompagne de plusieurs bonus, à commencer par une carte révélant le vrai nom de L. How to read est donc un guide illustré qui permet d’en savoir plus sur la série en allant au plus profond de chaque élément.
A la présentation détaillée de chaque protagoniste, avec l’exposé de leur caractère, de leurs capacités, de leur évolution, succède celle des dieux de la mort et de leurs particularités, dont le lecteur s’aperçoit qu’elles ont toutes été conçues minutieusement par Tsugumi Ohba et Takeshi Obata bien qu’il en soit peu question. Les longues interviews du scénariste et du dessinateur, séparément puis ensemble, apportent des renseignements sur leur labeur respectif et sur la vision qu’ils ont eu chacun du travail de l’autre. Ohba livre également quelques vérités concernant certains points nébuleux de Death note, ainsi que l’origine des titres des cent huit épisodes, ce dernier passage en revue n’ayant qu’un intérêt assez limité, avouons-le. De son côté, Obata révèle comment il a conçu les différents intervenants, tant pour le physique que pour le rendu de leur psychologie. Une histoire commentée des nombreux événements de Death note, séparés selon les époques – lutte entre Light/Kira et L, puis combat entre Light/Kira et les successeurs de L - tente d’établir une chronologie lisible en mettant en avant les actes des principaux personnages. Plusieurs pages sont également consacrées à l’utilisation des death note, en évoquant les règles de bases, en expliquant les changements de propriété qui ont égaré bien des lecteurs et en signalant quelques cas pratiques. Cependant, les parties les plus plaisantes de ce treizième tome se révèlent être le "How to play", présentant le carnet d'observation de Ryûk sur les humains, de même que la série de dessins comiques en quatre cases, ainsi que le court one-shot qui est à l'origine du manga.
Sans nul doute, Death note – How to read est utile, voire indispensable, pour bien comprendre l’univers de l’œuvre et constitue un guide complet, bien mené et largement illustré par des extraits tirés de chaque tome. Néanmoins, le petit format nuit sensiblement à la lecture, de nombreux commentaires étant écrits en si petits caractères qu’il faut se forcer pour les lire. C’est d’autant plus dommage que plusieurs de ses passages sont intéressants et quelques fois même amusants.
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>>> Lire la chronique du tome 5
>>> Lire la chronique du tome 12
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