O
rpheline réservée, Kieli peut voir et parler aux esprits des morts, un pouvoir qu’elle partage avec Harvey, un jeune homme mystérieux rencontré pendant les vacances. Celui-ci traverse le pays pour conduire le fantôme d’un caporal installé dans une vieille radio à l’endroit où il est tombé quatre-vingt ans sous les coups des Immortels, des êtres à la formidable capacité de régénération. Kieli décide de les accompagner pour en apprendre plus sur ses deux nouveaux amis. Sur le trajet, ils passent dans une ville à l’abandon où se dresse un hôpital encore habité par un vieillard qui a bien connu Harvey huit décennies plus tôt. Mais les retrouvailles sont de courte durée et la route reprend pour aboutir dans une mine désaffectée où le groupe est bientôt rattrapé par les troupes de l’Eglise qui traquent les Immortels…
Adaptant le premier tome d’une série de romans de Yukao Kabei, Kieli est un diptyque autour de la naissance d’une amitié, teintée d’amour, sur fond de fantastique. Le ton est sombre la plupart du temps, malgré quelques touches plus légères – d’autant plus bienvenues –, et empreint d’une douce mélancolie. Dans ce second volume, le récit s’accélère, les péripéties se multiplient tandis que les vérités se dévoilent les unes après les autres. L’identité d’Harvey ne fait plus de doute, si bien que l’intervention des chasseurs d’Immortels ne surprend guère, même si les menées du perfide Joachim recèlent un petit goût de surenchère. Par ailleurs, les personnages principaux s’avèrent attachants de bout en bout et il est dommage que le format n’ait pas permis de plus les développer. Cependant, la fin ouverte laisse entrevoir de possibles aventures à venir. Le lecteur assiste aussi à l’évolution des sentiments de Kieli dont les émotions, amoureuses ou non, ne versent jamais dans le mièvre alors même qu’elle semble manquer un peu de jugeote, se laissant simplement porter par les évènements. Enfin, le récit est porté par le dessin Shiori Teshirogi qui s’éloigne peu des stéréotypes du genre tout en étant très agréable. Tout passe dans les regards des protagonistes lors de gros plans sur les visages, tandis que les scènes d’action ne sont pas toujours très lisibles.
Kieli se clôt sur une série de révélations ponctuée de combats rendant l'album entraînant sans pour autant soulever l'enthousiasme. La fin, avec sa note d'espoir et de nostalgie, laisse aussi un goût de trop peu.
Poster un avis sur cet album