Q
uand l’argent d’un des chefs de la mafia de Murdertown - il fallait l’inventer - devient convoité par un peu trop de monde, le risque qu’il y ait quelques indélicats qui restent sur le carreau apparaît comme une évidence, et ce n’est rien de le dire…
Polar noir qui plante son décor dans une ville sordide avant de se perdre dans un motel paumé dans le désert, Instinct sauvage semble vouloir s’essayer à la touche Tarantino ; c’est raté. La surenchère de violence et de coups bas qui anime les protagonistes de cette tuerie est rapidement grippée. Le fait d’un album trop long, dans lequel les forts nombreux personnages ne sont guère approfondis, avec des dialogues sur-joués et des réactions en chaîne qui manquent de naturel, d’instinct ? Sans aucun doute, mais pas seulement. Le dessin de Joël Alessandra, connu pour son trait nerveux, flirte parfois ici avec le brouillon, et ce n’est pas un effet de style. De plus, et c’est dommage dans le cas présent, la gestuelle des scènes d’action n’est pas maîtrisée.
Le genre a connu de plus belles réussites.
C'est un polar noir très classique avec ses escrocs sordides et peu sympathiques dans des milieux mafieux où l'argent facile coule à flot. Je me suis très vite ennuyé avec cette histoire alambiquée qui ne m'a pas du tout emballé.
Le sujet genre road-movie est archi connu mais j'espérais un traitement qui me surprenne en faisant preuve d'originalité. Or, c'est beaucoup trop long pour pas grand chose au final. Cela ne sera pas le polar du siècle ou qui va renouveler le genre !
Le dessin est brouillon et les dialogues ne sont pas très relevés dans ce récit fourre-tout. Bref, ce n'est pas la grande classe dans ce jeu de massacre inutile !
Les soi-disants héros sont aussi pourris que les méchants. Dès lors, leur sort nous importe peu. Le pire a été sans doute les enchaînements non maîtrisés par l'auteur où on passe d'un lieu à l'autre et d'un personnage à l'autre sans ménagement. Dois-je alors faire preuve d'indulgence dans ma notation ? Nullement !
Un polar que Joel Alessandra n'assume pas vraiment avec le recul... probablement à tort, car il recèle quand même de bonnes choses.
Bon, il a fait mieux après, c'est indiscutable.