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rofesseur de kendo dilettante et obnubilé par ses dettes qui l’empêche de se nourrir décemment, Kojirô relève avec enthousiasme le défi lancé par Kenzaburô, son ancien partenaire. Forcément, il y un an de sushis gratuits comme enjeu ! Reste à recruter les membres manquants de l’équipe féminine qui affrontera celle de son ami. La seule fille encore au club, Chiba, se donne à fond pour persuader Tamaki Kawazoé, l’héritière d’un maître kendoka. Mais, malgré ses excellentes dispositions pour la voie du sabre, l’adolescente ne jure que par les super-héros justiciers. Une habile mise en scène suffit à l’amener à se joindre à eux L’entraînement peut alors commencer, sous la houlette de Tamaki, bien plus performante que Kojirô, pendant que celui-ci se demande par quel tour de passe-passe il pourra faire croire que ses quatre participantes sont cinq comme dans la formation adverse…
Pour le lancement de leur nouvelle série-phare, les éditions Ki-oon n’ont pas lésiné sur les moyens : présentation en avant-première à la Japan Expo de Bamboo Bade et publication simultanée des deux premiers volumes, accompagnés d’un dvd permettant de découvrir le kendô à travers six séquences de trois minutes qu’il est aussi possible de visionner sur leur site. Et, sans nul doute, ont-elles bien choisi leur titre à un moment où cette discipline, héritée directement des samouraïs, ne cesse de séduire et de fasciner de plus en plus en France. En outre, ce manga se démarque de ses nombreux prédécesseurs mettant en scène - soit comme thème même du récit, soit comme activité sportive d’un héros - des sabreurs tous plus talentueux les uns que les autres par son côté résolument pédagogique qui invite à apprendre ce qu’est véritablement cet art martial, quelles en sont les règles et la spiritualité. Comme d’autres albums surfant sur la vague de la transmission didactique d’un savoir, Bamboo Blade dévoile au néophyte le monde du kendo, les traditions du dojô, les accessoires nécessaires, les secrets des coups et des rudes entraînements ou encore tout un vocabulaire spécifique. Autant de points que le lecteur averti retrouve avec plaisir.
Par ailleurs, Masahiro Totsuka livre un récit mené tambour battant et aussi riche en rebondissements qu’en personnages hauts en couleurs, à commencer par un Kojirô affligeant de bêtise et un quatuor de jeunes filles kendokas dont les caractères respectifs ne manquent pas de provoquer leur petit effet. Il saupoudre le tout d’une forte dose d’humour qui ne manque pas de faire sourire malgré quelques lourdeurs par moments. Mais dans l’ensemble, les dialogues et les situations comiques sont bien trouvés et bien amenés. On peut donc faire confiance au scénariste pour qu’il développe largement cette branche tout en faisant avancer une histoire qui se révèle finalement assez classique, voire basique : un pari (certes stupide), deux camps, des combats et quelques bonnes tranches de rire. De plus, le dessin d’Aguri Igarashi accompagne bien l’ensemble grâce à son trait dynamique et expressif mettant en valeur les scènes d’action ainsi que les émotions de la petite troupe, sans jamais hésiter à flirter avec la caricature.
Un début plaisant qui donne envie de tâter du shinai et d'endosser un bogu !
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