A
près avoir été expulsée du château par la reine, Anne doit se débrouiller pour vivre. Elle décide, avec l’aide du roi, d’ouvrir une auberge… Bienvenue au Royaume !
Benoît Feroumont (Wondertown) a créé un petit monde sympathique. La galerie de personnages est classique mais précise et détaillée : la gentille et délurée Anne, le roi débonnaire, sa femme l’acariâtre reine, François, le forgeron amoureux, et toute une liste de seconds rôles très bien pensés. Les diverses tribulations, même si elles ne sont pas toujours très originales, sont intelligemment conçues et, grâce à un véritable talent de gagman, parfaitement mises en scène. De plus, à l’instar de Lewis Trondheim, Feroumont manie très bien le décalage entre le dialogue et le dessin. Les répliques, parfois complètement anachroniques, sonnent et dissonent, ajoutant une touche supplémentaire d’humour aux situations.
Venant du monde de l’animation, l'auteur a gardé un style typé « cartoon » qui devrait séduire les plus jeunes. Le trait est lisible et très vivant. Les personnages sont particulièrement truculents et semblent toujours être en mouvement. En revanche, comme c’est le souvent le cas avec des artistes ayant travaillé pour le dessin-animé, les décors sont un peu sommaire. Ce détail démontre qu'en dépit des apparences, il existe bien des différences entre les deux exercices. En BD, lecture oblige, le lecteur passe plus de temps sur chaque page, il a plus le loisir de détailler les arrière-plans qu’un téléspectateur devant son écran. Aux couleurs, Christelle Coopman abuse un peu trop des dégradés « photoshop », l’aspect télévisuel du rendu général s’en retrouve encore plus renforcé.
La pétillante Anne inaugure d’une façon agréable cette nouvelle série. Le Royaume est bien dans son époque, drôle, ironique et suffisamment décalée pour être également appréciée par les plus grands.
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Le royaume est une bd sur le thème médiéval plutôt sympa à la lecture. Il y a quelque chose de vraiment moderne dans les dialogues qui font mouche et des scènes parfaitement fluides et non ennuyeuses. Les personnages sont drôles et attachants notamment Anne et François le forgeron du village. Et ces oiseaux qui squattent la taverne de notre héroïne en faisant fuir les clients. On en redemande.
C'est vrai que le tout est bon enfant avec un dessin qui se contente du minimum syndical. La population visée par cette série est bien la jeunesse. Je constate simplement que des efforts ont été réalisés pour créer une oeuvre originale, tendre et drôle. Cette bd a pour but de divertir : elle réalisera son but avec d'autant plus d'efficacité que c'est intelligent dans le traitement résolument moderne.