C
ela fait bientôt vingt ans que la République du Galley règne sur la surface du globe. Près de deux décennies que l’Amata, l’un des derniers bastions de résistance, est tombé face à la puissante dictature militaire galleyenne. Liberté réduite, tyrannie intellectuelle et persécutions sont les caractéristiques de ce monde au sein duquel un homme ne semble pourtant répondre à aucune loi. Tueur à gages sans pitié, Zen ne recule devant rien ni personne. Le jeune homme froid et solitaire vit comme bon lui semble et, malgré ses souvenirs perdus, il sait qu’il a toujours été mauvais.
Après le shôjô intitulé Otomen, Aya Kanno signe ici un polar à l’ambiance sombre et futuriste. Le premier volet de ce diptyque débute par une mise en bouche qui ne sert pas forcément la suite et dont l’auteur tente inlassablement de justifier la présence à l’aide d’interventions brouillonnes. Le récit de ce chasseur de primes lancé sur la piste de Zen, laisse néanmoins déjà entrevoir la psychologie du dangereux criminel. L’histoire d’enlèvement qui suit livre un protagoniste aux sentiments plus ambigus et moins dur qu’il n’y paraît. Malgré ce côté plus tendre, enfoui avec un passé dont il n’a pas souvenir, ce personnage qui a choisit d’embrasser le Mal et qui tue sans sourciller, a beaucoup de peine à séduire. A l’instar du scénario, l’amnésie du héros n’a rien de vraiment original et le contexte politique de ce régime totalitaire n’est pas suffisamment exploité. Le passé trouble de Zen a néanmoins le mérite d’intriguer le lecteur au fil des pages et constitue probablement l’attrait principal de ce manga.
Au niveau du graphisme, le trait fin et élégant d’Aya Kanno est très plaisant, tandis que la beauté physique de Russo, Lîn, Hakka et Zen saura séduire les amateurs de shôjô. Tout comme la mise en place hésitante et confuse, le découpage parfois peu judicieux nuit au confort de lecture de cette saga qui a néanmoins le mérite de se limiter à deux tomes … un luxe parfois fort apprécié au sein de productions nippones souvent interminables !
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