S
i tous les chemins mènent à Rome, ceux qui conduisent vers le mystère de Scutaire semblent converger vers Subiaco, plus précisément au monastère de San Benedetto, à quelques encablures de la capitale italienne. Thomas Landon, historien-enquêteur au service du Vatican, se rend sur les lieux pour tenter de découvrir qui est vraiment cet homme à la longévité exceptionnelle et candidat potentiel à la canonisation. Mais Scutaire attire également d’autres curieux : Dan Brixman, écrivain à succès ne ratant jamais une occasion d’égratigner l’Eglise, mais aussi quelques pillards désireux de mettre la main sur une ampoule-reliquaire contenant le sang de l’être séculaire.
Le Sang du Martyr clôture un récit entamé en avril 2008 avec Le Saint. Un peu plus d’une année seulement pour mener à bien un thriller ésotérique, voilà qui est suffisamment rare pour être souligné. Un tour de force qui aura cependant du mal à occulter la relative déception qui ponctue la lecture du second tome. Le premier s’était fait remarquer par son originalité, dans un registre pourtant éculé. Suivre les recherches d’une sorte d’inspecteur chargé de valider, ou au contraire de rejeter les demandes de sanctification, était plutôt intéressant, d’autant que l’auteur n’avait distillé que quelques informations concernant l’étrange personnage de Scutaire.
Malheureusement, la deuxième partie du diptyque n’apporte pas toutes les réponses que le lecteur était en droit d’attendre et le final se révèle assez décevant. Avant cela, le classicisme aura repris le dessus avec une chasse à l’homme rondement menée et un flashback conduisant aux portes du XIIIe siècle. Les quelques réflexions, futiles, relatives au bien-fondé de l’immortalité, n’y changent pas grand chose et ne sont pas sans rappeler certaines scènes rencontrées dans Dallas Barr. L’idée de confronter, par exemple, le refus de vieillir de Dan Brixman, symbolisé par le choix d’une jeune compagne, et la lassitude de Scutaire qui maudit son éternité, tombe à plat.
Quelques clins d’œil amusants au Da Vinci Code (voir le nom de l’historien) ou à XIII (la ressemblance physique avec Scutaire est saisissante) jalonnent le récit. De plus, le changement de style pour la partie de l’histoire se déroulant au XIIIe siècle, avec l’utilisation de couleurs directes, est réussi. Néanmoins, ces quelques éléments ne suffisent pas à rehausser un ensemble se révélant frustrant au regard de sa première partie.
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