D
ans un futur proche où les super-humains ont été bannis, tout comme la technologie qui est à leur origine, une étrange organisation nommée "Aggressive Solution International" prospère. Depuis un certain temps, cette société de Los Angeles qui loue les services de super-vilains au plus offrant, connaît cependant quelques revers. Le directeur financier d’A.S.I. vient d’être assassiné et d’autres membres du personnel ont également la fâcheuse tendance à terminer leur carrière prématurément et les pieds devant. Cette vendetta semble être l’œuvre d’une mystérieuse femme, connue sous le nom de Madame Mirage …
Derrière cette couverture trompeuse qui renvoie à l’ambiance des années 30, le lecteur découvre un monde futuriste où les super-héros sont le fruit d’avancées technologiques et de bio-ingénierie. Si le style rétro du personnage principal peut donc faire croire à une saga se déroulant à l’époque où la mafia faisait fortune, il est ici plutôt question de cyber-technologie, de méta-humains et de terrorisme à l’échelle mondiale. Outre le décolleté et les autres atouts physiques de l’héroïne, ce sont surtout ses origines et ses motivations qui constituent l’attrait principal de ce comics. Située quelque part entre The Shadow et Lara Croft, l’insaisissable Madame Mirage est non seulement énigmatique, mais, à l’inverse d’autres héros issus d’outre-Atlantique, elle a également le mérite d’éliminer définitivement ses adversaires. De plus, la relation qu’elle entretient avec sa jeune sœur s’avère assez intéressante. La plupart des autres personnages de cette série Top Cow sont néanmoins trop caricaturaux et/ou écervelés et privent malheureusement le récit de toute crédibilité. Cette histoire de vengeance familiale à la Kill Bill ne manque certes pas d’action et de rythme, mais bien de surprise.
Côté visuel, malgré l'aspect réconfortant de la poitrine surdimensionnée de l’héroïne et la présence d’une colorisation parfaitement maîtrisée qui met en valeur le trait de Kenneth Rocafort (Hunter Killer), le graphisme assez conventionnel du dessinateur portoricain est plaisant mais ne parvient pas non plus à faire décoller cette quête vengeresse.
Sexy, superficiel et fantomatique...
Cette Madame avait de sérieux atouts pour me convaincre mais je ne suis pas un lecteur facile. Il m'en faut plus que le côté un peu bourrin de l'histoire. Le scénario est en effet d'une simplicité déconcertante et manque de fluidité.
Cette beauté fatale qui ressemble étrangement à une Rita Hayworth tue les hommes les uns après les autres par pure vengeance. Cela en devient vite lassant. Il n'y a pas de réelles surprises.
Bref, cette superficialité même bien emballée ne m'a guère convaincu. La beauté, même celle du papier glacé ou encore du graphisme hautement dynamique, ne fait pas tout. La suite sera sans moi. Nul doute qu'un jour, un film au cinéma en soit tiré. Je verrai bien Angelina Jolie dans le rôle.
A noter que l'on retrouve Dini dans une de ses dernières créations plus réussie à mon sens à savoir « Batman - Coeur de silence ».