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out le monde semble s’être donné rendez-vous à Bruxelles pour l’acte final : Lucie Bonheur, en provenance de Louisiane, souhaitant venger la mort de son mari, puis la mystérieuse Rose Noire, l’un des bras armés du Cercle Renaissance. Le commissaire Bury, quant à lui, tente de rassembler les pièces de l’immense puzzle qui devrait le mener au coupable des meurtres des quatre hauts dignitaires. La tâche n’est pas facile, d’autant que les témoins ont une fâcheuse tendance à disparaître les uns après les autres. C’est peut-être de Balthus, un vieillard érudit, que viendra finalement la solution.
Les Clavicules de Salomon clôt le triptyque entamé en 2007 avec Prométhée. Les deux premiers tomes ont baladé le lecteur dans une enquête policière flirtant volontiers avec l’ésotérisme. L’ensemble était loin d’être désagréable, les auteurs ayant réussi plus ou moins à entretenir le suspense. De plus, certains éléments ont plaidé en faveur d’une histoire sortant quelque peu du traditionnel récit basé sur « une société secrète souhaitant bouleverser l’ordre mondial ». L’originalité du lieu et de l’époque, tout d’abord, en choisissant la capitale belge à la fin des années 20. Mais également le dessin de Nicolas Duchêne qui a, par le jeu et le choix des couleurs, su rendre une ambiance lourde, presque poisseuse.
Ainsi, l’ultime tome de la série promettait un véritable feu d’artifice en guise d’épilogue. Pourtant, c’est plutôt le pétard mouillé qui illustre le mieux un final brouillon et convenu. Le personnage de Balthus, aux faux airs de Fanfoué, apparaît en sauveur alors que l’enquête commençait sérieusement à piétiner. Même si le hasard fait souvent bien les choses, il est difficile de ne pas penser à une astuce (ou facilité) scénaristique. Quant à l’enveloppe occulte qui entourait les assassinats, elle est déchirée brutalement et déclinée en quelques explications plus ou moins plausibles.
Cette fin, frustrante, ne doit néanmoins pas faire oublier une galerie de personnages attachants ainsi que des dialogues parfois savoureux. La toute dernière page des Clavicules de Salomon laisse entrevoir la possibilité d’un nouveau cycle, histoire, peut-être, de retrouver un travail un peu plus abouti des frères Duchêne, après cette première expérience encourageante dans le milieu de la bande dessinée.
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