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n écrivain en panne d’inspiration se retire dans une auberge au fin fond de la lande bretonne. Alors que d’étranges créatures semblent peupler les lieux, le vieil aubergiste entreprend de lui raconter pouquoi cette région est devenue déserte. Quelques dizaines d’années auparavant, un tragique destin a frappé les occupants de cette même auberge…
Des Hauts de Hurlevent à Algernon Woodcock, en passant par d’innombrables contes et légendes celtiques, les références sont évidentes. Sans vouloir s’en départir à tout prix, Tiburce Oger et Patrick Prugne s’inscrivent donc avec cette BD dans la tradition du genre.
Sur la forme comme sur le fond, les auteurs ne prennent pas beaucoup de risques. Le trait comme les couleurs sont agréables mais très classiques, tout au moins pour cet univers, tandis que l’intrigue, certes bien amenée, ne surprendra pas beaucoup les amateurs. Probablement conscients du phénomène, les auteurs ont surtout appuyé sur les sentiments et les émotions des personnages. C’est là aussi très bien fait, un peu moins réussi cependant pour les scènes décrivant la crainte ou la terreur. Oger évite aussi l’écueil des traditionnelles longueurs, mais on referme l’album avec la frustration d’en avoir appris bien peu sur les fameux évènements passés comme sur ces êtres mystérieux.
Si l’originalité n’était pas au programme, comme en témoigne d’ailleurs le titre tout ce qu’il y a de plus convenu, on peut néanmoins saluer l’initiative d’aller à contre courant d’une production actuelle qui ne fait pas la part belle à ce genre d’histoires. Néanmoins, un peu de plus de contenu et d’audace dans la suite ne sera pas inutile pour permettre à cette nouvelle série de se faire une place au soleil.
Une belle histoire dans l’histoire. C’est un beau conte dans la Bretagne du 19e siècle, là où la vie d’un village de pêche avec sa conserverie de poisson se confond avec les légendes. J’ai été captivé par ces 3 tomes tout au long, bien que la fin soit à mon sens un peu surprenante. Cela sort du contexte breton, mais c’est le choix des auteurs.
Les dessins sont superbes, il y a un peu de Loisel, je trouve. Les couleurs sont douces et les personnages magnifiques. J’ai beaucoup aimé.
En 1822, une femme est assassinée dans une grotte bretonne et sa fille encore petiote disparaît. Onze ans plus, voici la gamine de retour mais c'est une femme cette fois et elle est devenue muette. Qui plus est la voilà qui guérit aussi les animaux souffrant. Certains dans le village commencent à médire ...
Très bon album introductif qui nous met l'eau à la bouche. Mais plus qu'un scénario bien fait mais assez traditionnel, ce sont les dessins de Patrick Prugne qui emportent les suffrages et des dessins qui sont encore réhaussés par un emploi de couleurs merveilleusement appropriées.
La suite, vite !
(avis sur les trois tomes)
L'auberge du bout du monde est un très bon récit "lovecraftien" breton. Un petit village accroché à ses falaise est victime de disparitions étranges et d'une épidémie d'une maladie inconnue... Est-ce que celà proviendrait de la conserverie et de son sombre patron, de la belle Iréna qu'on dit avoir pactisé avec le malin et que ce passe-t-il sur cette île au large (on dit qu'une sorcière y vit) ?
Sur une trame classique du récit d'épouvante Oger a tissé une histoire très dense et somme toute logique (dans le cadre d'un récit fantastique évidemment :wink: ). En même temps, et c'est ce qui donne la force au récit, il a su laisser suffisamment de zones d'ombre pour maintenir une dose de doute dans l'esprit du lecteur. C'est très fait comme on dit, néanmoins certaines révélations du tome 3 (c'est le tome le plus faible à mon avis) sont un peu trop téléphonées.
Donc une bonne histoire bien menée, pour les dessins c'est également excellent. Prugne réalise là un sans faute. Sa palette de couleurs (c'est de la couleur directe) s'adapte à tous les besoins; des scènes nocturnes et pluvieuses aux rares moment de soleil (on est en Bretagne :mrgreen:), tout fonctionne parfaitement. La mise en page est aussi impressionnante avec de nombreuses grandes cases en plongée et contre-plongée de toute beauté.
Histoire classique superbemment réalisée, L'auberge du bout du monde ne révolutionne pas le genre mais fait passer un très bon moment de BD.
Tiburce Oger, créateur de la série culte Gorn n'est ici que scénariste. Mais il a choisit de se faire illustrer par le talentueux Patrick Prugne (FOL, nelson et trafalgar..)
et C'est une riche idée. Cela permet à Oger de se concentrer entièrement à un scénario plus que réussi, et Prugne lui peut se vanter de réaliser des planches magnifiques, mettant en valeur tout son talent.
Je recommande cette série à tous.