L
au est un virtuose, aussi à l’aise dans l’Art martial que culinaire. Alors, quand son cousin Wei lui propose d’aller exercer ses talents dans un restaurant parisien, le jeune homme n’hésite pas très longtemps pour quitter son grand-père et sa Chine natale afin de se rendre dans le temple de la gastronomie mondiale. Pourtant, dès son arrivée dans la capitale française, il déchante vite. Lui qui s’attendait à un endroit digne des plus grandes enseignes asiatiques, il n’aperçoit qu’un lieu délabré servant de tripot à la mafia locale. Lau se retrouve rapidement mêlé aux guerres de gangs, orchestrées par des organisations chinoises et japonaises.
Nucho Fernandez a la parodie facile. Après Les Chevaliers de l’horoscope et Dragon Fall, il signe avec Kung-Fu Mousse une nouvelle histoire loufoque et délirante. Cependant, il ne faut pas chercher dans le scénario de l’auteur espagnol beaucoup d’originalité et de finesse : un enfant qui a perdu ses parents dès son plus jeune âge, un affrontement chinois/japonais décliné sous la forme d’une lutte garçons/filles, de jolies nanas, un flic dépassé par les événements… Bref, rien qui révolutionne le genre.
C’est dans le traitement du récit, que l’album se révèle le plus intéressant. Clairement destiné à un public adolescent, les temps morts sont peu nombreux. Ça dézingue à tout va, les (pas toujours) bons mots fusent dans tous les sens et quelques éléments viennent de temps en temps donner un peu de piment à l’ensemble. Il y a tout d’abord le secret de Lau, révélé très tôt dans l’histoire, un soupçon de relations homosexuelles, et enfin un robot dernier cri répondant au doux nom de M.A.M.U. Le dessin lorgne clairement vers le manga, donnant aux personnages des expressions exagérées, souvent drôles. Mais surtout il permet, par son jeu de cadrages, de dynamiser le récit et d’offrir, de surcroît, une couverture très réussie.
Branle-bas de combat en cuisine sert de mise en bouche correcte à une série prometteuse. Le genre de plat dont la finesse n'est pas la marque principale mais qui, pour l’instant du moins, se mange sans faim.
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