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olloy, à peine sorti de l’enfance, réalise son rêve : chauffeur de taxi à New-York ! Évidemment, les débuts ne sont pas faciles, les gens, les femmes surtout, sont si étranges. Heureusement pour lui, sa grand-mère est là pour le conseiller. Une gentille grand-mère qui n’avait pas hésité, à la suite du décès de son chien, à le sortir de l’orphelinat. Quand on a la vocation, tout finit par rouler pour le mieux.
Le métier de taxi représente un formidable sujet dramatique. En effet, quoi de mieux qu’un personnage qui sillonne la ville et, qui par la nature de son métier, permet aux scénaristes d’imaginer toutes les rencontres possibles ? François Dimberton (Le Dessinateur), auteur à la grande expérience, a préféré inverser la situation dans Taxi Molloy. Il s’intéresse exclusivement au conducteur, les clients et la ville ne servant que de révélateur de la nature de son personnage principal. Alors que le lecteur pouvait s’attendre à un récit ouvert, Dimberton plonge dans la psyché et le passé de son héros. Peu à peu, toute l’histoire de Molloy est présentée : le décès accidentel de ses parents, la dure vie de l’orphelinat et l’installation chez son aïeule. Du gentil garçon un peu simplet du début, Molloy se transforme en une espèce de victime inconsciente de ce qui se passe autour de lui. La construction narrative est exemplaire, Dimberton utilise avec talent la technique du flash-back pour révéler les différents traits du pilote. Habilement, il laisse suffisamment de portes ouvertes pour rendre le récit palpitant jusqu’à la dernière page.
Graphiquement, Alexis Chabert (Rogon le Leu, L’Elu) habille cette histoire avec beaucoup de talent. Peut-être influencé par la dimension verticale de New-York, il emploie une mise en page cinématographique remplie de plongées et contre-plongées. Cette « leçon » de cinéma permet de dynamiser un trait un peu figé par moment. La mise en couleur de Cyril St Blanca (Ceci est mon corps, Thomas Silane) est également remarquable de richesses et de variations. Big Apple, fidèle à sa réputation, continue visiblement à inspirer les artistes.
D’une simple course en taxi, Taxi Molloy se transforme en une tragédie classique. Cet excellent récit psychologique associé à une réalisation sans faille aurait parfaitement eu sa place dans les collections Aire Libre ou Long Courrier. Les éditions Bamboo continuent avec succès leur diversification éditoriale.
Polard psychologique dans un New-York parfaitement dessiné.
On arrive même à "rentrer" dans la tête de Molloy tellement c'est bien mené, tant au scénario qu'au dessin.
J'ai adoré!
J'ai été sans doute un peu touché par la sordide histoire de cet orphelin qui a perdu ses parents dans un terrible accident. A 16 ans, Molloy est adopté par sa grand-mère qui a vécu la grande vie grâce à l'héritage des parents. Jusqu'ici, elle préférait élever son chien Roxy que ce pauvre enfant.
On se prend véritablement de compassion pour cet enfant en songeant qu'il arrive quelquefois dans la vie que des êtres humains préfèrent nettement les animaux à leurs semblables. Molloy a connu une vie très dure dans cet orphelinat. Pourtant, il est devenu un simple d'esprit qui n'a qu'un rêve : celui de devenir chauffeur de taxi à New-York.
L'auteur nous fait découvrir le passé de ce personnage par d'habiles flash-backs. Le découpage est fort bien réalisé ainsi que la structure narrative de l'histoire. Par ailleurs, il y a une concentration sur le psychisme du personnage qui prend une véritable dimension. On se souviendra également beaucoup de cette vilaine grand-mère.
Ainsi, on découvre le récit à travers ses yeux subjectifs mêlés de gentillesse et de naïveté. La fin de ce premier cycle réservera bien des surprises quand on ouvrira enfin les yeux sur l'aspect de ce monde ...
Le dessin réaliste est pourtant réalisé avec beaucoup de talent. J'ai aimé toute cette dimension cinématographique du trait où New-York est magnifiquement détaillé. La colorisation a été également très efficace.
Taxi Molloy est un polar introspectif assez original d'une noirceur absolue. Il est clair qu'il existe des taxis dans lesquels, il vaut mieux jamais y monter.