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e nos jours, dans une petite ville des Etats-Unis, James est un jeune réalisateur passionné de cinéma fantastique. Déçu d'avoir manqué le prix d'un festival avec son dernier et meilleur film, il est embauché par un cinéaste réputé, pour un job d'été qui consiste à classer des montagnes de bobines. Son enthousiasme disparaîtra rapidement lorsqu'il s'apercevra du mystère qui entoure l'existence de Weissney et de sa famille.
Dans Fondu au noir, tous les ingrédients qui font le succès des thrillers fantastiques au cinéma, sont présents : la famille inquiétante au passé obscur, qui vit dans une maison isolée, les rêves angoissants qui hantent le personnage principal, la pièce fermée à double tour dans laquelle il est interdit d'entrer, les scènes qu'on croit réelles et qui sont en réalité filmées ou rêvées...
À tel point qu'on a l'impression que Gaudin a accumulé toutes les scènes qui l'avaient fait frissonner à l'écran, et les a couchées sur le papier. Tout cela donne un résultat qui peut paraître débonnaire, mais qui en réalité réussit à créer un climat d'angoisse réelle, au moins aussi impressionnant qu'au cinéma. Le fait que l'histoire se déroule dans le milieu même du genre traité, est pour beaucoup dans la réussite de l'intrigue.
Parallèlement à l'action, qui progresse crescendo tout au long de l'album, le dessin est au début assez hésitant, mais évolue vers un trait plus précis, avec pour seul regret, les décors qui restent un peu bâclés.
Au final, on obtient un album plaisant, qui accomplit sa mission, puisqu'il réussit à nous inquiéter et à nous donner envie de connaître la suite. En espérant que les 2 tomes annoncés ne se contentent pas de reprendre les ficelles connues du genre, mais qu'au contraire ils sauront nous surprendre.
On ne sait pas trop où tout ça va déboucher mais ce jeu de pistes et de faux
semblant donne envie de lire la suite.
Du déjà vu au cinéma et question scénario, mais du déja vu qu'on aime car tant
qu'on ne tournera pas la dernière page, on suivra un chemin sans aucune
lanterne.
À suivre...
Gaudin s’affirme de plus en plus comme un scénariste à suivre. En honnête
faiseur, il touche avec une certaine réussite à tous les genres.
Là, avec Gnoni , il s’essaye au récit de terreur avec cet album que ni
Matheson ni Bloch ne renieraient.
Un jeune réalisateur de films d’horreur, pour gagner des sousous accepte un
boulot de classement chez un ancien réalisateur. Il débarque dans une
atmopshère pesante, oppressante qui caractèrise les villes des USA. Enfin ,
toutes celles où ceux qui ne sont pas arrivés avec le Mayflower ne sont pas les
bienvenus. Faut dire qu’il y a comme qui dirait des zones d’ombre dans la
personnalité de l’employeur de James Golding …
Sur cette trame angoissante, Gaudin greffe deux pistes qu’il va explorer, celle
de possibles « snuff movies » et surtout celle d’un psychopathe qui s’attache
au pas du héros. Ami, ennemi ou … double .
Le seul bémol qui ne doit pas empécher de lire cet album réside peut être
dans le dessin de Gnoni , pas encore suffisament maîtrisé mais qui évolue au
fil des pages. Après tout, ni Rome ni Hergé ne se sont fait en un seul jour !