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rofitant de l’accent mis par les médias sur l’émergence d’une race de mutants et sur les dangers qu’ils représentent, l’extrémiste William Metzger se profile lentement comme le leader charismatique du mouvement anti-mutants. De leur côté, cinq adolescents doivent faire face à leurs différences et affronter l'opinion publique qui leur est de plus en plus hostile. Le professeur Charles Xavier rêve cependant d’une cohabitation harmonieuse entre les deux races et tente de joindre les cinq jeunes surhumains à sa noble cause.
Les enfants de l'atome propose la vision modernisée de Joe Casey sur la genèse des X-men. Cette mini-série de six épisodes, parus entre novembre 1999 et septembre 2000, livre une sorte de préquelle (hors-continuité) à la formation du groupe de super-héros en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby. Le lecteur y découvre le passé et les motivations des premiers membres de la célèbre équipe du professeur X.
Délaissant les scènes d’action au profit du développement psychologique des personnages, l’auteur s’attarde sur le quotidien de lycéens qui doivent encore apprendre à contrôler leurs pouvoirs et qui, au fil des pages, développent des liens d’amitié, pour finalement devenir équipiers au sein des X-men. Si la caractérisation des quatre héros masculins (Hank McCoy, Warren Worthington, Bobby Drake et Scott) est assez réussie, le rôle plus discret de Jean Grey est assez décevant. Quant à la confrontation entre leur futur mentor et Magnéto, elle illustre parfaitement les idéologies contradictoires des deux hommes, ainsi que l’origine de la guerre fratricide qui les oppose.
Incarné par le parti xénophobe de William Metzger, le thème de fond développé par Joe Casey tout au long de l’histoire constitue l’essence même de cette saga qui tente de faire coexister des gens normaux avec une minorité caractérisée par un gène X. Une différence qui fait peur et qui va finir par exclure de la société cinq adolescents aux talents uniques.
Au niveau du dessin, le style légèrement rétro de Steve Rude colle parfaitement à l’époque sixties des débuts des X-men. Si Paul Smith et Essad Ribic parviennent à assurer une transition graphique sans trop d’encombres, les planches livrées par les deux dessinateurs sont légèrement moins convaincantes que celles de leur prédécesseur. Notons enfin que cette réédition du tome zéro de X-Men 100% Marvel est agrémentée d’un bref récit réalisé par Daniel Torres et Takeshi Miyazawa. Une histoire supplémentaire qui se situe certes à la bonne période par rapport à l’épopée centrale, mais qui ne vaut absolument pas le détour.
Construit sur le thème universel du racisme et revisitant les origines de cette équipe de super-héros, Les enfants de l'atome s’avère un bon tome d’introduction à l'univers des X-Men.
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