M
algré l’ombre des pirates rouges planant sur le royaume des Six Duchés, Fitz savoure avec bonheur sa vie de garçon d’écurie, oubliant presque qu’il est un bâtard royal, et profite d’agréables moments avec la jolie Molly. Son insouciance bascule lorsqu’il rencontre dame Patience, après une soirée trop arrosée. L’épouse de son père décide de prendre en charge son éducation qu’elle juge déplorable et harcèle le roi Subtil afin qu’il autorise son petit-fils illégitime à être formé à la magie ancestrale de la dynastie Loinvoyant. Le monarque ayant cédé, Fitz débute le rude apprentissage de l’Art auprès de Galen qui le hait. Au fil des jours, les leçons se transforment en bras de fer entre le maître et son élève, faisant approcher l’adolescent du gouffre en dépit des avertissements de son ami le Fou…
Alors que le premier volet adaptant en bande dessinée la saga majeure de Robin Hobb en avait laissé certains sceptiques, cette fâcheuse impression ne se retrouve pas dans le deuxième tome. En effet, à une présentation lente et poussive succède un récit riche en évènements, rencontres et découvertes. Suivant parfaitement l’œuvre d’origine dont il restitue le caractère de mémoires à travers une voix-off omniprésente, Jean-Charles Gaudin aborde l’initiation progressive et douloureuse de son héros aux deux caractéristiques magiques qu’il possède : l’Art et le Vif. Le garçonnet renfermé a cédé la place à un adolescent déchiré entre sa naissance du mauvais côté des draps, les identités que d’autres lui font endosser, la difficulté à assumer son nouveau statut, et confronté aussi bien à la haine de son nouveau maître qu’à l’intérêt soudain mêlé d’amour et de regrets de la veuve de son géniteur. Avec une justesse qui doit beaucoup au dessin de Laurent Sieurac, le scénariste dépeint cette période délicate correspondant à un fragile point d’équilibre dans l’existence de Fitz. Faite d’affrontements et d’accalmies, l’histoire retrace avec réalisme ce parcours difficile dont le lecteur décèle déjà toute l’importance pour la suite.
Outre cet aperçu de la façon dont se forge le jeune bâtard Loinvoyant, d’autres protagonistes sont également mis en lumière. Ainsi dame Patience apparaît-elle dans toute la splendeur de son originalité, de son franc-parler et de ses manières directes, tout en restant complexe de par ses propres déchirements. Enfin, le Fou, personnage très attendu des connaisseurs, prend lui aussi de l’envergure lors d’apparitions fugaces mais essentielles, soulignant combien il est insaisissable. Cela explique peut-être que sa représentation échappe à Laurent Sieurac, car son visage ne cesse de changer au fil des cases. Ce point, ainsi qu’une propension à noyer de minuscules yeux dans de grandes figures aux nez proéminents, constituent les défauts les plus visibles du graphisme. Ce dernier cependant convainc beaucoup mieux que dans le précédent album. Le dessinateur s’est en effet désormais bien approprié le petit univers évoluant à Castelcerf et donne la pleine mesure de son talent. Il offre une très belle vision des appartements de Patience – remplis d’objets hétéroclites – et du bouffon de Subtil – tout de délicatesse et magnifiquement zen – et rend avec brio les déboires de Fitz, littéralement peints sur sa face. Cette amélioration au niveau du dessin tient en partie à la mise en couleurs plus harmonieuse et allégée de Fabien Alquier qui a su mieux jouer avec les ombrages déjà appliqués par Sieurac. Pour retrouver l’atmosphère du roman, il a également intégré la fameuse nuance « bleue de Cerf » si cruellement absente avant, au grand dam de quelques lecteurs. Sa palette de teintes chaudes accompagne agréablement l’ensemble pour créer des atmosphères réussies.
L’Art s’avère une lecture des plus plaisantes et, malgré quelques défauts vite oubliés, augure bien de la suite de cette adaptation de L’Assassin royal
Lire la chronique du tome 1
Encore plus mauvais que le premier tome.
Un scénario qui n'avance pas, des rebondissements qui font faire du sur place à notre jeune héros et des dessins toujours très moyen.
Pas sur que les fans des romans de Robin Hobb apprécient. Pour ma part je n'ai jamais lu ces oeuvres mais l'adaptation BD m'a totalement convaincu d'aller voir ailleurs.
4/10.
Une couverture toujours belle, un dessin toujours aussi bien et un scénario un peux mieux que dans le premier tome.
On y voit l'apprentissage de l'art du jeune Fitz, un art qui ressemble à de la télékinésie.