E
n raison des mutations successives de son père, Hina Asou n’a jamais pu se fixer réellement dans un établissement scolaire, ni lier de profondes amitiés ou avoir le temps de tenter une relation amoureuse. Quand elle arrive dans son lycée définitif, elle s’imagine déjà pouvoir désormais obtenir tout ce dont elle a rêvé. Seulement, en guise de jolies camarades, c’est une classe composée exclusivement de garçons surdoués qu’elle découvre. Et si ça ne suffisait pas, Hina se retrouve sous la protection forcée des « Five », les cinq élèves les plus doués et les plus mignons de l’école, après avoir fièrement tenu tête à leur leader, Toshi Shimizu. Mais alors qu’elle déplore cette situation, la nouvelle s’aperçoit vite qu’au fond l’amitié de ces cerveaux nonchalants vaut mieux que la haine des autres filles ou la jalousie des lycéens moins brillants qui ne reculent devant aucun coup bas pour mettre les meilleurs hors course…
Dans Five, Shiori Furukawa évoque les classiques amours et les éternels questionnements des adolescents. Sans véritable surprise, elle choisit pour ce faire une héroïne pleine d’illusions, un rien fleur bleue, mais possédant suffisamment de jugeote et de franc-parler pour ne jamais basculer dans une mièvrerie dégoulinante et, au contraire, attirer la sympathie. La mangaka campe aussi une bande de beaux gosses, dont les dégaines comme les caractères respectifs répondent à des critères stéréotypés. Cette véritable descente de « bishônen » destinée à séduire un public de jouvencelles fait son petit effet. L’idylle amorcée entre Hina et l’ombrageux Toshi est attendue, voire un peu convenue, cependant l’attitude du bellâtre et son côté – faussement – manipulateur y ajoute une touche plaisante. La véritable particularité de la série tient dans l’organisation très spéciale de l’établissement où évoluent les personnages ainsi qu’aux situations cocasses ou délicates que ce système implique. Le récit se déroule par ailleurs sans temps mort et bénéficie d’un ton enlevé qui doit beaucoup à un humour enjoué. Le trait fin et stylé de l’auteure accompagne joliment l’ensemble, tout en mettant l’accent sur les visages – souvent boudeurs ou blasés pour les Cinq – et les émotions.
Five est un de ces shojo qui, sans être originaux, constituent un agréable moment de lecture.
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