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ernat, paysan dans le Béarn, vient de perdre son épouse, décédée des suites d’une maladie. Il vit difficilement la cohabitation avec sa fille Marilis qui semble vouloir remplacer sa femme et s’impose dans la vie de la maison. Guilhem, le fils, plus proche de sa mère que du reste de la famille, espère renouer avec son père en l’invitant au Groenland où il est chercheur.
Le Chant du Pluvier décrit la tentative des membres d’une famille désunie pour resserrer les liens suite à un événement tragique. Les protagonistes doivent alors se séparer et changer d’environnement, pour mieux s’accomplir et se retrouver. Le voyage devient l’événement déclencheur pour chacun d’eux. Le retour de Guilhem dans le Sud de la France pour l’enterrement de sa mère lui fait prendre conscience à quel point la distance l'a éloigné des siens. Le périple au Groenland de Bernat lui permet de redécouvrir et de comprendre son fils. Le départ de Marilis lui donne l'opportunité de devenir indépendante, de se libérer.
Grâce à un voyage de repérage au pôle nord, Amandine Laprun, Joseph Béhé et Erwann Surcouf, qui avaient déjà collaboré sur Erminio le Milanais, proposent un récit documenté et dépeignent leurs personnages avec réalisme et justesse.
Intimiste dans un premier temps, puis aux accents plus écologique et ethnographique ensuite, l’histoire aborde de nombreux thèmes tels que le conflit des générations, la mésentente entre frère et sœur, ou encore l’euthanasie. La multiplicité de sujets et de lieux aurait pu donner l’impression d'un éparpillement s'il n'y avait cette unité graphique et ces codes de couleur. Couleurs chaudes pour décrire les passages dans le Béarn, froides pour le Groenland, ocres pour les scènes de souvenir et le noir et blanc pour les cauchemars ou les légendes Inuit, Erwann Surcouf adopte un dessin très lisible et une palette simple qui rythme, ponctue et donne une cohérence à l’histoire.
Ce one-shot est un récit dépaysant et optimiste. Il renvoie parfois une impression un peu fourre-tout mais qui ne traduit finalement que la passion des auteurs pour leur sujet. Ces derniers proposent d’ailleurs de compléter la lecture par un complément multimédia sur le site http://www.lechantdupluvier.com.
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Le Chant du Pluvier décrit la tentative des membres d’une famille désunie pour resserrer les liens suite à un événement tragique. C'est un récit plutôt intimiste qui tente le pari de nous faire découvrir la vie au Groenland au milieu des autochtones. Le risque de voir un éparpillement du sujet était conséquent entre ethnologie et sentiment. Les auteurs arrivent tout de même à maîtriser le récit. S'il est emprunt d'une humanité certaine, il est parfois un peu lourd et presque ennuyeux sans compter le dérapage vers le patois local pour sonner plus vrai...
Au bout du voyage, un nouvel équilibre familial se réalisera-t-il ? Tel est l'enjeu du chant du pluvier qui pour la petite histoire est un oiseau. La découverte de soi, de ses limites, de ses capacités restent des thèmes courants souvent traités en matière de bd ou encore de cinéma.
Il y a également des subtilités graphiques qui m'ont un peu échappé lorsqu'il est question de rêves. A découvrir toutefois pour les beautés du Groenland.
Chronique douce amère de la mésentente familiale, avec le dépaysement en prime, les paysages sublimes du Groenland et du Béarn concourent au rapprochement entre les humains.
Ce mélange entre intimité et grands espaces fait le charme de cette histoire sensible, à découvrir.