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tamford, Connecticut. En lançant, sous l'œil des caméras, une opération visant à capturer de dangereux surhumains, les New Warriors souhaitent se faire un nom. Celle-ci se révèle être un fiasco qui dépasse tout ce qu'ils auraient pu imaginer. L'explosion causée par Nitro pour s'échapper est à l'origine d'une hécatombe sans précédents, parmi les victimes se trouvent une centaine d'enfants d'une école primaire. Le gouvernement fédéral décide alors de légiférer, imposant le recensement de tous les super-héros.
Ce premier volume de Civil War, publié dans la prestigieuse collection Marvel Deluxe, regroupe l'axe principal de ce « crossover » initialement proposé en kiosque sous la plume du talentueux Mark Millar, connu pour Ultimates, Ultimate X-Men, Wolverine ou encore The Authority. New Avengers, la seconde partie, est écrite par Brian M Bendis (Ultimates, Ultimate Spiderman, Dardevil ou encore House of M). Le tour de force de Millar est d'être parvenu à créer une référence. Il y a désormais un avant et un après Civil War.
Cette initiative est un événement au sein de l'univers Marvel. Outre le fait que l'idée soit inédite, son développement est de qualité. Le succès est au rendez-vous pour ce récit regroupant tous les super-héros impliqués dans ce conflit d'une ampleur inégalée. Le scénario de Millar est d'une grande efficacité, parfaitement rythmé. Il est parvenu à trouver un équilibre entre les différentes scènes d'action et les nombreuses interrogations qui assaillent les uns et les autres. Les héros les plus emblématiques prennent position : Spiderman se range aux côtés d'Iron-Man, autant par fidélité que par dépendance vis à vis de son nouveau costume. Captain América prend la tête des résistants, il lui est impensable de renoncer aux principes fondamentaux de la liberté pour laquelle il s'est si souvent battu. L'auteur ne s'est pas contenté d'imaginer un conflit sur fond de testostérone, la dimension politique en est l'articulation principale. L'Etat Fédéral doit-il légiférer au nom de la protection des citoyens ? Une identité secrète est-elle un frein ou un atout pour ces hommes et ces femmes qui défendent pareilles valeurs. Les échanges nourris entre les acteurs des deux parties témoignent de la profondeur de la réflexion. Steve Mc Niven, choisi pour illustrer ce récit extraordinaire, se révèle à la hauteur de l'enjeu et l'ensemble est époustouflant. La mise en scène est dynamique, les scènes d'actions musclées et le soin apporté aux détails très minutieux. Le point fort de son dessin est l'alternance des angles de vues, mettant ainsi en valeur les différents protagonistes et leurs costumes.
Difficile pour Brian M. Bendis d'être au niveau de Millar. Pour autant, il est loin de démériter. Son récit se découpe en épisodes réalisés par différents dessinateurs. Le scénariste s'est attardé, en croisant les chapitres, sur les leaders des deux camps et la manière dont ils agissent au quotidien au plus fort de ce conflit. Captain America, après être parvenu à s'échapper, rassemble autour de lui des amis en qui il a tout confiance. Ensemble, ils entrent en résistance et entament une vie faîte de coups d'éclats, d'actions de sabotage. De l'autre côté, Iron-Man tente de faire respecter la nouvelle loi, mais il doit faire face à ses propres doutes, ses convictions, bien que fortes, n'en restent pas moins vulnérables face aux choix de ses anciens coéquipiers. Face au dessinateur de Civil War, ces partitions paraissent plus fades. Néanmoins, les différentes prestations, dans des styles variés, marquent un apaisement par rapport à la vision très nerveuse de McNiven. Ces changements sont appréciables car ils correspondent à un relâchement de la tension instaurée par l'axe principal.
Incontournable, passionnant, les superlatifs ne manquent pas pour qualifier Civil War. Les amateurs de super-héros seront comblés avec un scénario solide et développé de manière magistrale
"Civil Car" est l'un des events Marvel les plus connus de ces dernières années. J'avais envie de lire cette histoire depuis de nombreuses années (et encore plus depuis la sortie du film du même nom en 2016.). Le synopsis nous plonge dans un conflit politique et idéologique qui va scinder les super-héros en deux camps.
Il est très compliqué pour moi de rédiger un avis à chaud car je ne peux m'empêcher d'être déçu. Je m'attendais à davantage de profondeur concernant les motivations des protagonistes. Cette absence de développement a accentué mon impression de voir des personnages se taper dessus au premier désaccord venu. Peut-être que la série principale en 7 numéros (donc sans les nombreux tie-in) ne suffit pas à prendre la pleine mesure de cet event qui semble avoir marqué l'univers Marvel.
Concernant les points positifs j'ai particulièrement apprécié l'évolution de la relation entre Reed et Sue. J'ajoute que les dessins sont d'une grande qualité.
PS : Je m'interroge concernant la présence de Wolverine sur la couverture de la version Must-Have alors que ce dernier n'apparaît pas dans le récit. Spider-man, qui a un rôle centrale dans l'évolution de l'intrigue, aurait pu être à sa place.
Probablement l’event le plus connu de l’univers Marvel, que ce soit des amateurs de comics depuis 2006 mais désormais au-delà depuis le film Captain America 3 : Civil War sorti dix ans plus tard. Le pitch de Mark Millar est simple et efficace : après une catastrophe qui marque l’opinion, le congrès américain exige des surhumains qu’ils s’enregistrent. Ceux-ci se divisent alors entre partisans et opposants au recensement et finissent par s’affronter.
Il n’y a rien de bien original dans les affrontements de super-héros, c’est même un ingrédient de base du comics, mais, sur ce sujet, il y aurait eu bien mieux à faire qu’un bête affrontement physique. En effet, les différents super-héros avancent ici leur opinion sans jamais les développer et, à peine sont-ils en désaccord, qu’il leur faut montrer les muscles. Venant d’un pays où l’immixtion du gouvernement dans les libertés individuelles est ardemment combattu, il y aurait eu matière à développer le combat idéologique et politique qui n’est ici que survolé. Par ailleurs, pour une guerre "civile", la population en est réduite à la mère d’une victime – évidemment peu objective sur le sujet – et à une poignée de citoyens qui précipitent à eux-seuls la fin de l’histoire...
Mais il y a tout de même de bons points à distribuer : la constitution d‘équipes cohérentes qui évitent à Civil War de se résumer à un affrontement entre Iron Man et Captain America ; le revirement de Spider-Man ; le cas des Thunderbolts et du Punisher ; et la prison 42, ersatz de Guantánamo pour super-héros.
En ce qui concerne la partie graphique, le dessin de Steve McNiven est très propre ; en revanche, la colorisation le dessert en abusant des reflets de lumière sur les visages et les costumes. Enfin, ce premier Deluxe est complété par cinq épisodes approfondissant les situations individuelles du Faucon, de Luke Cage, de Spider-Woman, de Sentry et d’un employé d’Iron Man (avec un très bon Jim Cheung sur ce dernier numéro). Pas indispensables mais pas inintéressants non plus, du développement plus posé de personnages de second rang que la mini-série principale ne permet pas (New Avengers 2005, #21-25).
Mes impressions ont été bonnes dans l'ensemble mais j’admets avoir été un peu décontenancé par la lecture sur un aspect : la lecture n’est – selon moi – pas claire au premier abord. En effet, les premiers instants nous mets vite dans le bain avec le combat entre les deux camps, mais d’un coup nous passons sur un autre aspect de l’histoire avec Luke Cage, pour ensuite revenir sur Cap et après sur Sentry (un personnage que je ne connaissais absolument pas, mais qui a l’air vraiment fort).
Après m’être renseigné, je comprends que ce sont plusieurs comics parus par le passé qui ont été concaténé afin de créer ce premier tome. En tant que newbie, c’est quelque chose de pas forcément clair. Donc, après avoir compris ça, il est facile de comprendre et d’appréhender l’histoire.
A chaud, j’ai vraiment nettement plus apprécié la première partie. Plus d’action, d’héros, de combats, en somme, tout était plus intense. La deuxième partie m’a semblée plus plate, mais se termine de façon intéressante.
En conclusion, première approche difficile, mais finalement j’en ressors assez satisfait.
Un épisode ô combien important pour tout fan de Marvel. Indéniable. Et pourtant, malgré les qualités de cet album, je ne suis pas emballé.
Millar au scénario, c'est pourtant bon signe. On trouve y trouve de bons ingrédients dont une réelle mise en danger des super-héros qui ne sont plus sur un piédestal et un événement déclencheur assez crédible (caricature de la télé-réalité et beaucoup trop de dégâts à réparer, trop souvent). Le reste, ce sont des affrontements répétés allant crescendo et une mort marquante puis un dénouement qui laisse planer des zones d'ombre (on retrouve la même recette dans Civil War II...)
Pour le dessin, McNiven travaille très bien, tant sur les décors que les corps. Même les expressions faciales sont claires quoi qu'un peu figées. Malgré ça, comme j'avais pu le constater dans Old Man Logan, je ne suis pas fan de ce dessin, tout à fait respectable malgré tout. À l'inverse de celui d'Howard Chaykin, que l'on retrouve dans la seconde partie de l'album, est très déplaisant.
Bref, j'ai lu Civil War II, plus moderne esthétiquement ainsi que dans la narration, avant Civil War. Je connaissais aussi les conséquences de Civil War et les périodes qui suivent. Ceci explique certainement pourquoi je ne suis pas "surpris". Au final, je conseille cet épisode à tous les fanboys de Marvel. Fans de comics Indé, passez votre chemin. Il y'a d'autres lectures mainstream plus marquantes.
Le tome INDISPENSABLE aux comics lovers de marvel : civil war va créer un background sans précédent chez Marvel.
J'ai beaucoup apprécié le culot de Bendis et Millar d'aborder la dangerosité des superhéros, même bardés de bonnes intentions, et les dérives que cela peut entrainer.
Tout bon!