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epuis sa fondation en Mandchourie dans les années 1930, la société secrète des 9 Tigres s’est imposée par l’assassinat rémunéré, les financements occultes et les renseignements monnayables. Elle s’appuie sur le savoir-faire de recrues, parfois choisies au berceau, dont les capacités exceptionnelles sont démultipliées par un cocktail de substances qui les rend vite accros. Considérée comme la meilleure tueuse du groupe, One ø Wan reçoit pour mission de dessouder une certaine Hsu Yin à Phuket. Lors de son affrontement avec l’aïeule, la jeune femme apprend en la tuant que cette dernière n’est autre que sa grand-mère. Abandonnant la villa ensanglantée à la police locale, One ø Wan disparaît en compagnie de Wei Lan, le garde du corps de la vieille femme. Lors d’une séance vidéo, elle découvre le message posthume de Hsu Yin ainsi que sa propre histoire familiale étroitement liée aux menées des 9 Tigres. A elle de décider ensuite d’accomplir ou non la vengeance réclamée par son sang contre l’organisation.
Revenant au scénario, Olivier Vatine livre avec ce premier tome de 9 Tigres un récit qui rappelle, dans son sujet et la manière dont il est traité, les productions cinématographiques du célèbre label HK ou même Kill Bill de Quentin Tarentino. Des premières, Xiao Wei reprend certaines grosses ficelles accompagnées de force scènes d’action et gros calibres aux balles qui fusent dans tous les sens. Et du second, l’album récupère les séquences quasiment contemplatives à travers les délires de l’héroïne engendrés par le manque de drogue. Cela aboutit à un résultat plutôt classique, exempt de véritable surprise, ainsi qu’à un rythme quelque peu haché.
La narration alterne les mauvais trips de One ø Wan avec les passages où l’action est à son paroxysme, et eux-mêmes encadrent les révélations posthumes de la grand-mère au milieu de l’histoire. L’ensemble est bien huilé, bien articulé autour de ce tournant déterminant. Mais celui-ci s’avère en lui-même assez fastidieux, tant il paraît interminable et concentre une belle quantité de clichés. Tout y passe depuis l’oppression de la famille de la tueuse d’élite jusqu’à la remontée des Enfers de l’aïeule, en passant par la fin tragique de la mère, la narco-dépendance de la vieille, ou l’amour impossible de Wei Lan. Il ne manque plus que le père soit le grand gaillard en slip bandelette et aux cheveux longs tombant dans la figure, aperçu un instant par le lecteur au sommet d’un gratte-ciel et qui semble diriger l’organisation mafieuse… Enfin que penser de la fugitive apparition de cet inspecteur thaïlandais prometteur sur lequel on aurait aimé en savoir un peu plus ?
Derrière la très sophistiquée couverture, le dessin de Jian Yi se caractérise par un trait assez léger, parfois un peu anguleux, mais toujours réaliste. Cadrages et découpages s’inspirent du cinéma et sont relativement pertinents malgré quelques perspectives hasardeuses ou une certaine tendance à cibler le postérieur de l’héroïne. Dans l’ensemble, c’est agréable et réussi, en particulier grâce au jeu des couleurs qui rend bien chaque moment du récit. Tout en teintes jaunes, les hallucinations de One ø Wan se démarquent vraiment du reste, de même que le flash-back en sépia.
Répondant à ce que le public attend d’une œuvre de série B, ce premier album de 9 Tigres s’avère classique tout en étant assez distrayant. Il conquerra sans doute les amateurs du genre.
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9 tigres me fait penser à Carmen Mc Callum dans sa version chinoise. Nous avons le même genre d'héroïne qui ne se laisse pas faire. Et vas-y que je te transperce avec mon sabre même si tu es ma grand-mère. C'est presque flippant. Bon, il y a l'excuse de la drogue mais tout de même ! Bref, un nouveau Kill Bill...
On passe un très agréable moment de lecture mais qui ne reste concentré que sur des scènes d'action pures et dures. Question richesse du scénario, il faudra repasser. Inutile de préciser que la crédibilité ne sera pas de mise.
Certes, ce n'est pas une lecture prise de tête. Cette absence de neurones nuit quand même à l'ensemble. On aurait aimé avoir l'ébauche d'un univers particulier mais même pas...
Graphiquement, c'est beau par moment avec des couleurs froides. On regrettera l'absence de détails dans le décors totalement dépouillé. Incontestablement, cela fait beaucoup de manques... Il reste le divertissement qui est assuré comme un bon film de série B.
Sortie en 2009 dans la mythique collection Série B Delcourt lancée par Vatine et son pote Fred Blanchard, 9 tigres est dessinée par un jeune prodige d'alors, le chinois Jian Yi qui a réalisé un autre album de série inachevée (Sekushi Memory chez Paquet) et une série sur le dieu singe avec JD Morvan, le grand manitou des liaisons BD avec l'Asie. Pour les dix ans d'une série qui s'annonçait comme un carton d'action, je vous propose cette Trouvaille qui malheureusement a peu de chance de voir un prolongement. Renseignement pris auprès d'Olivier Vatine, le dessinateur ne fait plus de BD et est installé aux Etats-Unis. Le scénariste n'a pas encore récupéré les droits mais il est certain qu'étant donnée la grande proximité de style entre les deux ce dernier pourrait tout à fait reprendre le dessin de sa série...
Xiao Mei est le meilleur assassin des 9 tigres, la redoutable mafia chinoise. Au cours d'une mission elle élimine une vieille dame, sa cible... qui lui fait des révélations qui vont bouleverser son existence et l'envoyer comme l'ange vengeur qui éliminera l'organisation criminelle...
J'adore le label Série B! D'abord par-ce qu'il est sorti quand j'ai commencé à lire beaucoup de BD et que mes premières grosses séries suivies étaient signées Vatine, Duval, Quet, Pecqueur, Pécau, etc. Série B c'est de la SF, du Steampunk et du pop-corn avec, dans les premières années du moins, une vraie qualité graphique, un peu numérique niveau couleur, mais qui peps'! Toute une génération de scénaristes et dessinateurs ont été lancées sur ce label que j'ai depuis un peu lâché du fait de séries infinies comme les uchronies Jour J ou l'Histoire secrète. Surtout je trouve que la ligne s'est distendue avec trop de distances prises avec ce qui fait la force de ce 9 Tigres: l'action débridée, le dessin efficace en diable et une ambiance technologique.
La ressemblance entre le dessin de Jian Yi et celui de Vatine (inimitable) est frappante. Entrant de plein cœur dans l'action en une séquence d'intro reprise des pop-corn movies où ça défouraille sec, l'album nous propose une intrigue simple avec une héroïne indestructible qui va se retourner contre son employeur et devoir se sevrer des drogues de combat habituelles. L'arrivée de cette rupture est presque trop rapide, tant Vatine cherche à avancer sans temps morts. Il pose pourtant des séquences explicatives qui construisent l'intrigue mais tout ça va du reste aussi vite qu'un film de Hong-Kong, genre auquel 9 Tigres se réfère sans ciller. Si l'auteur d'Aquablue a beaucoup de bouteille en matière de mise en scène et a certainement chapeauté son disciple, c'est bien le dessin, très élégant, qui fait la force de cet album. On ne va pas se le cacher, Olivier Vatine devenant assez rare aux crayons, la série montre ce qu'il pourrait proposer à ses fans s'il sortait de sa semi-retraite.
Il y avait du potentiel dans cette BD d'action débridée avec un grand méchant esquissé et un soupçon de fantastique que l'on peut deviner. Vatine est un auteur frustrant car rare et ayant une relation compliquée avec l'édition (une génération entière reste traumatisé par son abandon d'Aquablue après un Corail Noir qui reste sans doute l'une des plus fortes BD SF de l'histoire du franco-belge). Chacun de ses travaux dispose pourtant d'une force impressionnante et l'on aimerait plus de régularité. En attendant je vous invite à profiter de cette BD folle, comme un one-shot. Plaisir des yeux, plaisir coupable.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/03/22/neuf-tigres
Rapide, très très rapide même... Cette histoire ne ré-invente pas le thriller mais se laisse lire malgré tout. Les références au Kill Bill de Tarantino sont nombreuses et on devine également quelques idées empruntés à Obi-Wan et au Yoda du grand George chez une mamie pas tout à fait comme les autres.
Les dessins servent plutôt bien ce scénario digne d'un comics de super-héros. Pas déplaisant au final, on referme cet album en souhaitant le meilleur à cette super-nana et donc une suite à ses aventures.
Album certes facile mais très plaisant à lire, de l'action, de la vengeance, tout y est.
Aussi en attente de la suite ! Quelqu'un a-il des nouvelles ?
C'est pour quand la suite ? Cela fait déjà six ans ! Delcourt a-t-il suspendu la série ? L'auteur a-t-il décidé de mettre un terme à sa propre série ?
Kill Bill en BD, où Uma serait remplacée par une lolita callipyge.
Un album très stylé, le dessin mérite forte considération. Histoire assez classique de vengeance familiale , avec plein de raccourcis du genre « j'ai une formation d'ingénieur système », éructé par la machine à tuer de 18 ans. Mais on devine que plusieurs acteurs secondaires viendront s'emberlificoter dans les péripéties de cette héroïne sous héroïne.
On attend fébrilement la suite. Allô, quelqu'un au bout du fil, chez Delcourt ?!