1911 : le drapeau norvégien flotte au Pôle Sud grâce à Roald Amundsen. Les Britanniques arrivent en second.
1913 : que reste-t-il comme défi à relever pour l'Empire de Sa Majesté ? Traverser le continent de mer à mer.
1916 : des hommes ballottés par des flots déchaînés vont chercher des secours pour leurs camarades restés en arrière.
Ernest Shackleton est un aventurier dans l'âme. Après avoir participé à une expédition ratée sous le commandement de Robert Falcon Scott et ayant appris la nouvelle de la conquête du Pôle Sud, il décide de repartir. Mais, entre financement et recrutement de personnel, une expédition ne se monte pas en deux jours. Sans compter les risques permanents rencontrés au pays des glaces.
Que se passe-t-il entre le moment où Ernest Shackleton décide de quitter à nouveau son pays et l'instant où il se retrouve avec plusieurs de ses hommes à la merci d'une tempête ? C'est ce que les auteurs de Chéri-Bibi proposent de découvrir, en ayant l'originalité de conter une aventure vouée à l'échec plutôt que couronnée de succès. Cette période de l'histoire, passée relativement inaperçue dans un contexte de première guerre mondiale, méritait bien un coup de projecteur. Le lecteur est directement plongé dans l'ambiance glaciale de l'Antarctique, en plein exercice de survie, avec des marins épuisés. Une fois l'attention happée, il ne reste plus qu'à se laisser porter par la narration fluide et maîtrisée de Pascal Bertho.
Le trait vif et spontané de Marc-Antoine Boidin traduit bien la dureté des éléments. Les couleurs pleines de nuances rendent agréable un dessin caractérisé par un paysage monotone. En revanche, les visages sont parfois difficiles à identifier, sans qu'il soit possible de déterminer si cet effet est dû aux spécificités graphiques ou aux conditions physiques (barbe, fatigue, froid) que subissent les protagonistes.
Le souci principal réside dans le manque d'empathie ressenti tant il est difficile de s'abandonner à l'émotion malgré les grandes souffrances qu'éprouvent les individus. Cependant, le groupe est attachant et son périple captivant, ce qui suffit à créer l'envie de connaître la suite de ses aventures.
En définitive, le format du roman graphique correspond parfaitement à cette histoire, même si les unités de temps sont difficilement perceptibles par moments. Malgré la difficulté à se rendre compte des mois qui passent, il aurait été inconvenant de laisser les explorateurs en plein froid dans l'attente d'un second tome. Endurance est un très bon opus documentaire, une aventure humaine extrême et palpitante, qui rend un bel hommage à ces personnes prêtes à risquer leur vie pour réaliser un voyage extraordinaire.
Voilà une extraordinaire aventure humaine à la conquête du pôle sud au début de la Première Guerre Mondiale ! Quand je lis une telle histoire, cela m’enrichit de nouvelles connaissances historiques. Cela m’apporte quelque chose de réellement positif. Je ne m’ennuie pas une seule seconde à la lecture.
Même le trait graphique est remarquable avec ses couleurs bleues polaires. On arrive à ressentir les émotions des différents personnages qui doivent lutter pour leur vie contre le froid tueur.
Quand on songe que c’est une histoire réelle, cela apporte encore plus de poids à toutes ces difficultés du périple sur cette banquise. Bref, du réellement palpitant !
Roman graphique à grosse pagination (beaucoup de pages sans bulles) et format raccourci classique de la collection (qui édite de très bonnes BD comme Un Océan d'Amour, le singe de Hartlepool ou encore les albums de Chloé Cruchaudet Mauvais Genre et Groenland-Manhattan). Cahier biographique en début d'album et historique en forme d'épilogue en fin d'album. Du bon boulot avec une couverture simple mais intrigante, efficace.
Endurance relate la tentative de traversée de l'Antarctique par l'aventurier Shackleton en 1914, tentative qui se révèle vite un fiasco et une course contre la montre afin de sauver son équipage à des latitudes inhumaines... Une aventure qui va durer trois ans!
Dénichée lors d'une vente de bibliothèque (genre 1€ la BD) j'ai été attiré par la couverture de cette BD, le format, et tilté sur le dessinateur dont j'avais découvert le travail sur la Guerre des Sambres époque 2. 9782756013961_pgSa technique alliant un numérique discret et un aspect crayon gras m'avait beaucoup plu sur Sambre et me fait penser à celui de Cruchaudet sur Groenland-Manhattan. Cette simplicité du trait sur une histoire à la fois graphiquement monotone (peu de lumière, peu de couleurs, peu de reliefs en Antarctique) et nécessitant le dynamisme de l'aventure me semble à la fois pertinente et maîtrisée. Cela se confirme avec l’étonnante précision des traits des visages du grand nombre de personnages qui participent à l'expédition. Dans un environnement qui laisse peu de possibilités d'identification visuelle, le lecteur est rarement perdu, grâce aussi à l'articulation des dialogues.
Les auteurs nous font ainsi participer à une grande aventure bigger than life, telle qu'on les voit au cinéma et dont seule la véracité historique permet de ne pas sombrer dans l'incrédulité. Car très rapidement l'on sait que l'enjeu sera de rentrer vivant et non de traverser le continent! Des mois, des années à parcourir une banquise hostile à pied, avancer de quelques centaines de mètres en plusieurs jours à traîner des barques vitales, à surmonter les cinquantièmes hurlants à cinq dans un esquif, sans jamais capituler. 81gsqvpvaol.jpgLa tension dramatique est assez faible dans cet album qui reflète ce qui a probablement tenu ces hommes debout dans des conditions totalement incroyables: il faut avancer, ne pas réfléchir, un pied puis l'autre. Malgré les quelques informations de date, le temps n'existe plus, l'espace non plus. Tout est blanc, tout est pareil, de la glace, du vent. Seuls les évènements pratiques comptent: le soleil pointe pour permettre d'utiliser le sextant, monter un abri avant la tempête. Les blessures, la faim ne sont pas montrés, seulement certains coups de gueule... Cette BD se lit d'une traite, des préparatifs en Angleterre sans soutien de la société royale de géographie, alors que les navires sont réquisitionnés pour la Grande Guerre, au retour (chût je m'arrête la!).
Endurance (du nom du bateau qui les amena sur le continent vierge) est une vraie réussite qui fait penser dans un autre genre à La lune est blanche d'Emmanuel Lepage.
Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/11/24/endurance/
J'avais vu un reportage-fiction sur cette histoire, il n'y a pas si longtemps sur je ne sais plus quelle chaîne, et en lisant cet album j'ai pu suivre fidèlement ce que je connaissait déjà.
Quand on pratique ce genre de lecture, il ne faut pas oublier de mettre des chaussettes, on attraperait facilement froid !
En tout cas, voilà un album haletant à lire, avec de beaux dessins et de belles couleurs, une bonne écriture.
Une aventure peu connue et qui a eu lieu à un très mauvais moment, au début de la Grande Guerre. Bref je le recommande vivement!
Une histoire bien construite, une sorte de reportage servi par de belle planches. Les auteurs rendent bien la difficulté du périple. Le froid se moque des nationalités. Si l'ouvrage n'atteint pas des sommets, il ne laisse pas de glace ! Pourtant aujourd'hui, presque 100 ans plus tard, la banquise fond... et cela fait froid dans le dos.
Palpitant du debut a la fin.
Tres jolie bd, elle merite d'etre connue par les amateurs d'aventure ayant vraiment existée. Ceci la rendant encore plus passionnante.
A decouvrir absolument, vous ne le regretterez pas, c'est sans risque !!!!!!!!