A
ndreas livrait un album tout en horizontales et Capricorne était alité (Patrick). Reprenant doucement des forces, Brent Parris souffrait cependant d’une extinction de voix et le douzième tome se fit sans parole. Brent s’endormit doucement et s’abandonna au songe. Sur la dernière case, l’ombre d’une fenêtre avec des barreaux, les prémices d’un Rêve en cage.
Toute bande dessinée un tant soit peu ambitieuse relève d’une architecture complexe dans laquelle le récit pourra s’épanouir, les planches s’enchaîner, et les personnages se déplacer librement. Une fois les fondations posées, il n’y a plus qu’à retirer l’échafaudage. Mais parfois, l’auteur se refuse à escamoter le matériel de construction pour en faire la substance même de la narration. La forme et le fond en viennent à se confondre, à s’imbriquer. Ici, un damier de vingt cases, une prison dans laquelle Capricorne s’ébat et s’épuise, tentant de démêler les fils de l’intrigue, de se libérer des impasses et des labyrinthes oniriques. Pourtant, l’évasion est possible, il suffit de s’extraire de la case, de s’affranchir du cadre et de sauter le mur. La structure n'est que façade, et la barrière, celle de l'esprit. S’il y a des barreaux, c’est qu’il y a un ailleurs. Le printemps revient, un cycle s’achève. Tout peut recommencer.
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Attention chef d'oeuvre. Andreas se fait une fois de plus plaisir avec une mise en page surprenante et pourtant cohérente avec son propos... C'est du génie et le jeu avec la structure rappelle certaines planches du tome 6 de Rork: Descente. Bref, on jubile!
Pff ... que dire ? Andreas se surpasse une fois de plus dans la construction de son récit et s'amuse avec les codes de la bande-dessinée. La façon de mettre en page et de découper cette intrigue est tout simplement hallucinante et si toutes les planches sont visuellement grandioses et valent le détour, certaines sont carrément jubilatoires (mention spéciale pour les planches 36 à 38).
A côté de ça l'intrigue est un petit bijou, tout le scénario étant basé sur les aventures de CAPRICORNE au coeur de l'un de ses propres rêves, ce qui permet de revoir quasiment tous les personnages apparus depuis le début de la série (!) et d'avancer dans la compréhension générale de l'intrigue avec quelques clés d'énigmes dévoilées.
Donner un avis sur une telle oeuvre n'est pas simple. Sur l'histoire, il est évident qu'Andréas nous donne des indications concernant Capricorne et son entourage, et il est vrai que quelque fois on peut s'y perdre.
Mais alors, quel génie sur la réalisation de l'album, la mise en scéne avec ce découpage en vingt cases, à lire de façon différente sur chaque planche (rien que pour le coup d'oeil la planche 17 est superbe et pour la mise en scéne les planches 34,35 et 36 valent le détour).
Andréas, après un tome 12 sans bulle, nous bluffe totalement avec cet épisode.
A lire de toute urgence (surtout pour les amateurs du Cap)