L
e 7 mai 1915, le Lusitania, un paquebot transatlantique britannique, coulait au large des côtes irlandaises, torpillé par un sous-marin allemand. On apprit, bien plus tard, que ce navire transportait non seulement plus de 1200 passagers, mais aussi des armes et des munitions destinées à l’Entente. Voilà pour la version historique. Celle de Didier Convard, est sensiblement la même, à un détail près : en guise de cargaison, le Lusitania possède dans ses cales un engin redoutable, répondant au doux nom de Appolyon-7, capable à lui seul de changer le cours de la guerre. Les deux scientifiques à l’origine de cette arme destructrice, Manklow et Velmann, sont sous haute surveillance pour éviter que le secret tombe entre de mauvaises mains… dont celles de Tanâtos. Ce dernier, mis en échec par le détective Victor lors du précédent épisode, compte bien cette fois avoir le monde à ses pieds.
Le mystère du Lusitania présente les nouvelles aventures du désormais célèbre Tanâtos, alias le Scarabée, alias l’homme aux milles visage, alias le fils de la Mort, alias… Après un premier diptyque rondement mené par la paire Convard-Delitte, qu’en est-il de ce troisième tome forcément très attendu ? Premier changement, et non des moindres, un sticker sur la couverture affiche « récit complet ». L’histoire apparaît ainsi plus dense que dans les précédents volumes, le rythme est enlevé avec des scènes passant rapidement d’un lieu à l’autre, notamment d’une base secrète, située en Gaspésie au Canada, à un fort censé être imprenable, non loin de Paris. Deuxième changement, l’apport d’une touche féminine dans un récit, jusqu’à présent, très masculin. Mélanie, l’assistante de Victor, est enfin parvenue à attirer dans ses bras le fameux détective et a bien l’intention de participer activement à la capture de Tanâtos.
Les paysages et les décors du mystère de Lusitania prennent, logiquement, un aspect maritime. Et l’on sent bien que Jean-Yves Delitte, récemment auréolé du titre de « Peintre officiel de la marine belge », mais aussi auteur de Belem et de Le Neptune, est très à l’aise dans ce domaine. Une relative réussite qui gomme quelque peu les défauts, déjà constatés lors des deux premiers tomes, concernant un manque flagrant d’originalité dans la physionomie des différents personnages.
Le premier mot qui vient à l’esprit après la lecture du troisième volume de Tanâtos est certainement « efficacité ». Une aventure très agréable, prenante du début à la fin, cohérente dans ses enchaînements, pouvant se permettre quelques extravagances grâce à une uchronie clairement affichée… Que demander de plus ? Que la suite soit du même acabit ? Chiche.
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Je note trés bon, parce que l'album est assez sympas.
Pour autant, il existe quelques anachronismes historiques au niveau du sénario.
En effet, la Bombe Atomique a été fabriquée dans les années 40 et non pas dans les années 20. Sinon l'intrigue est assez intéressante. La fin de l'épisode assez rapide. Tanatos met la main sur l'arme nucléaire ... et l'album s'achève.