Alix (Les Voyages d') 19. Les Mayas (1)

D ans Les voyages d'Alix, le lecteur est invité à partager la passion de Jacques Martin pour l'histoire de l'Antiquité. Véritables documents historiques, ces albums sont aussi des recueils d'illustrations d'Alix. Ce volume a pour sujet les Mayas, peuple d'Amérique centrale, fondateur d'une civilisation qui s'étendit sur une partie du Mexique au Guatemala et à l'Ouest du Honduras.

Alix traverse l'Atlantique pour nous faire découvrir l'Amérique centrale au temps des Mayas. Si l'ensemble de la collection des voyages constitue un plus non négligeable dans l'univers d'Alix en nous éclairant sur un bon nombre de cités ou civilisations du monde antique, ce nouvel album paraît moins évident.

Moins évident de par son sujet traité d'abord : Les Mayas, qui certes est une civilisation comparable en certains points à celles ayant eu cours pendant l'antiquité (période, art, architecture, etc), mais qui paraît non justifiée au vu de l'éloignement de la série mère et de la difficulté pour Alix de se rendre au Mexique à son époque.

Mais surtout, moins évident de par le graphisme de Jean Torton (Sous le pseudonyme de Jéronaton : Champakou, Amazones), tellement éloigné de celui que l'on côtoie dans cette série habituellement, que l'on arrive à peine à reconnaître Alix. Heureusement qu'il est toujours blond, affublé de sa tunique rouge et que son nom figure bien en couverture ! Sans remettre en cause les qualités artistiques de Torton, son style ne colle pas du tout à l'idée que l'on se fait d'Alix .

Alors bien sûr, en introduction, Jacques Martin tente de se dédouaner en invoquant l'universalité de son héros et sa capacité à nous servir de mentor tel un voyageur intemporel. Mais pourquoi alors ne pas avoir envoyé Jhen au Mexique (lui aussi il va avoir droit à sa collection "Les voyages de ..."). La période aurait été un peu plus appropriée puisque le déclin de la civilisation Mayas n'a débuté que vers le Xème siècle de notre ère.

Même si le sujet est comme toujours traité, documenté et commenté de façon brillante et exemplaire, le plaisir que nous pouvons avoir à s'instruire est gâché par des illustrations décalées et un déplacement dans le temps et l'espace que nous n'arrivons pas à évacuer à la lecture.

Cet album ou plutôt ces albums puisque qu'au moins un autre est prévu sur le même thème, sont un petit caillou dans la sandale d'Alix. A quand Les Aborigènes ?