C
’est en 1632 que le mal déferla et s'invita dans la petite ville protestante de Loudun. A l’époque, des cas de possessions démoniaques accompagnés d’apparitions se multiplièrent au sein du couvent de Sainte Ursule. Pour découvrir le sorcier responsable de ces phénomènes, des exorcismes spectaculaires s’ensuivirent et toutes les preuves qui en découlèrent, accablèrent un seul homme : Urbain Grandier, curé de l’église Saint-Pierre-du-Marché. La population s’étonna qu’un tel homme, qui s’est tant dévoué aux malades lors de la dernière épidemie de peste, puisse invoquer le Malin. Mais ses ennemis étaient nombreux. Sa hiérarchie n’appréciait pas, en effet, sa prise de position contre le célibat des prêtres et son goût affiché pour la gente féminine. Il n’hésitait pas non plus à défier le célèbre Richelieu, ce qui lui vaudra bien des ennuis. En peu de temps, il devint l’homme à abattre et fut le jouet des forces du Bien comme du Mal.
La collection Hanté dirigée par Christophe Bec présente dans ce one-shot, un nouveau lieu hanté. Fait nouveau, il innove avec un lieu chargé d’histoire. Le scénariste Hervé Rusig revisite la légende qui vit naître à Loudun, la plus grande affaire de possession de France. Entre fait historique et fantastique, l’auteur tente d’éclairer un pan de l’Histoire de France tout en veillant à conserver les faits, dignes des grandes scènes de L’Exorciste, qui firent la renommée de Loudun.
Et pour donner vie à ce passé, le graphisme réaliste de Davide Furno et Paolo Armitano repose sur un trait agréable mais malheureusement alourdi par une profusion, disons-le exagérée, de planches monochromes à dominante rouge. En revanche, l’atmosphère est bien rendue, sombre et angoissante à souhait.
Comme à chaque fin d’album dans cette collection, Hervé Rusig propose un cahier complémentaire bien documenté afin de démêler le vrai du faux dans cette affaire, bien plus complexe que le souvenir collectif véhiculé à travers les époques. Grâce à différents angles possibles d'approche, privilégiant la démonologie ou la politique, Les possédés de Loudun offre une lecture agréable sur les chemins effroyables de l’Inquisition.
Un très bon album sur une affaire historique : Les possédées de Loudun.
Au début du XVIIème siècle le curé de la ville de Loudun n'a pas un comportement qui sied à sa fonction, il a des relations avec de nombreuses femmes (refusant le célibat des prêtres) et s'oppose aux directives du Cardinal Richelieu.
Ce comportement va entraîner contre lui une véritable machination orchestrée par les autorités ecclésiastiques et politiques : le père Urbain Grandier sera accusé de sorcellerie en ayant fait un pacte avec le Diable et en ayant corrompu les nonnes du couvent. De nombreux exorcismes auront lieu auprès d'une dizaine de religieuses qui accuseront toutes Grandier d'être celui qui a introduit le démon dans la maison de Dieu.
Encore un titre de la collection Hanté que j'aborde. Le début semble prometteur car on se met à frissonner lors des apparitions des êtres maléfiques dans le couvent des bonnes soeurs.
Progressivement, on se rend compte qu'on n'est pas vraiment dans le genre fantastique malgré l'apparition des prêtres exorcistes. Non, on assiste à un malheureux épisode qui s'est déroulé en France au moment du règne de Louis XIII sous la coupe du maléfique Cardinal de Richelieu. Ce dernier voulait régler quelques comptes. Rien de mieux qu'exploiter une histoire de ce genre.
On peut en effet s'interroger sur cette hallucination collective. La région a été durement frappée par la peste dans cette ville protestante de Loudun qui a perdu 3000 de ses habitants.
L'Inquisition fera son travail dignement puisqu'elle est là pour chasser le sorcier. La victime ? Un curé qui fait un peu trop d'ombre. Je devrais dire un héros de la première heure qui n'a pas ménagé ses forces pour aider cette ville après ses malheurs (peste, destruction par ordre royal des remparts et autres fortifications...).
Cette bd retrace essentiellement le procès et les méthodes employées par l'Eglise. On a déjà vu cela par ailleurs et du coup, cela perd de son intérêt. Pourtant, force est de reconnaître que c'est plutôt bien retranscrit. Le dessin qui se perd dans des nuances brumeuses concourt à donner une bonne impression d'atmosphère sur l'ensemble. "Loudun" où quand Dieu utilise les mêmes armes que le Diable...