D
ans le train qui les conduit en Allemagne, Angela l’immortelle, sœur Meg, la prêtresse Hitame et un paternel inspecteur sont acculés par le baron Gilles de Rais et ses séides. Pour Angela, c’est l’occasion de régler ses comptes avec celui qui a perverti et volé son âme quatre cents ans auparavant. Mais le combat entre la fillette et l’ancien guerrier est inégal et elle ne doit sa survie qu’à l’intervention de Meg ainsi qu’à la séparation des wagons. Sauvés in extremis, le quatuor est ensuite recueilli par Gertrude et sa sœur Trude, les filles de l’alchimiste Magus. Ensemble, ils se préparent à lutter contre les forces maléfiques. Mais les deux Allemandes conservent aussi d’importants secrets.
Danzaisha, Tetragrammaton Labyrinth mélange allégrement ésotérisme, magie et combats en les saupoudrant d'un léger vernis historique par l'intervention de personnages qui ont existé. Le tout pour un résultat très relatif, car le principe initial n’a rien de très original et parce que l’intrigue ne déchaîne pas l’enthousiasme. Un duo de combattantes pleines de mystères, accompagné de deux faire-valoir intervenant très peu dans ce quatrième tome affrontent des monstres de tous acabits ainsi qu’un criminel patenté dont l’infamie notoire est cependant largement édulcorée. L’apparition du fameux Gilles de Rais, préparée et attendue puisqu’il motive la haine et le désir de vengeance d’Angela, s’avère assez poussive et la confrontation qui s’ensuit entre lui et l’enfant qu’il a abusée et tuée, se révèle clairement déséquilibrée, en atténuant de fait l’intérêt. Ce dernier est relancé par l’arrivée de deux nouveaux protagonistes peu ordinaires, Gertrude et Trude. Mais le caractère en apparence placide de la première révèle rapidement son véritable fond aux accents sadiques. L’auteur se complaît d’ailleurs à la montrer dans ce rôle qui tranche avec son allure bien sage, de même qu’il multiplie les scènes d’action gores. Le dessin de Itô Ei fait écho à ce parti-pris : les bras tranchés et les jets de sang ne le cèdent qu’aux poitrines généreuses et aux longues gambettes dénudées sous des jupes volantes, quand les lèvres charnues ne se courbent pas en sourires pernicieux. Par ailleurs, reprenant largement les poncifs graphiques du genre, le trait pâtit de quelques grossières erreurs de perspective qui dénotent dans un ensemble de facture honorable.
Au final, cette série ne passionne guère et seuls les fans s'y risqueront.
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