A
u XIXe siècle, la Chine attirait déjà les pays occidentaux, désireux d’étendre leur puissance commerciale. La fiabilité de la route de la Soie étant fort dépendante des relations franco-anglaises, un émissaire français, Victor Clément, est envoyé auprès de l’un des sept princes gouverneurs de l’Empire Feng, afin d’y négocier l’ouverture d’une nouvelle voie de transport. Au même moment, un moine voleur ainsi qu’une marchande guerrière veulent également rencontrer le prince T’su. Ce dernier a néanmoins fort à faire avec une invasion fomentée par des tribus du Nord, de l’autre côté de la muraille.
Comme beaucoup de premiers tomes, La route de Tsiang Hé présente les différents acteurs d’une histoire, somme toute, assez classique. Trois personnages, qui n’ont a priori pas grand-chose en commun, poursuivent le même but, celui de rejoindre la province des portes de Jade. Rien de très original ou de très mystérieux si ce n’est, peut-être, le contenu du convoi de Victor Clément. L’environnement oriental, très dépaysant, présente, en revanche, quelques particularités qui viennent relancer un peu l’intérêt du récit. Le fonctionnement de l’Empire Feng, par exemple, découpé en sept provinces dirigées par des princes de même sang, ce qui donne lieu à des guerres intestines quand l’heure est venue de préparer les successions. De même, une étrange société secrète, sorte de mafia locale, semble tirer les ficelles de cet équilibre très précaire.
Jean-François Bruckner signe avec III Empires son premier album en tant que dessinateur. Ses influences provenant de ses travaux dans le milieu du jeu vidéo apparaissent dès les premières cases. Bien qu’un peu froides, les couleurs, tirant principalement vers le rouge, le vert et le bleu, accompagnent des paysages plutôt bien réussis. Les personnages, en revanche, sont tous entourés d’un liseré blanc, ce qui donne la curieuse impression de marionnettes posées sur un décor de carton-pâte. De plus, leurs visages, très lisses, manquent très souvent d’expression.
Scénariste prolifique des éditions Paquet (Le dernier envol , Au-delà des nuages, Dog Fights…), Régis Hautière présente chez Soleil une série d’un style sensiblement différent. Il faudra certainement attendre la sortie des prochains tomes pour savoir si III Empires parviendra à surnager parmi le flot continu d’albums du même acabit.
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