Mon arbre aurait pu être une simple histoire gentillette. Celle d’une fillette de 10 ans, Laurine, et d’un grand chêne pour lequel elle s’est prise d’affection. Une amitié sincère et solide que la hache d’un bûcheron viendra pourtant un jour contrarier. De bons sentiments, de jolis dessins, de quoi donner à un gamin de 6 ans mille et une occasions d’agrémenter ses rêves de joie et de douceur.
Si un adulte découvre par hasard ce mignon petit ouvrage, édité dans la collection jeunesse chez Delcourt, il imagine peut-être le livre idéal pour accompagner le rituel du coucher de son enfant. Il est pourtant loin de se douter que, lui aussi, tombera certainement sous le charme. Dès les premières pages, Séverine Gauthier plonge son lecteur dans un monde à la fois magique et rassurant, celui d’une enfance dorée et insouciante, peuplée d’êtres imaginaires et d’amis extraordinaires. L’innocence dégagée par Laurine n’atteint jamais la mièvrerie, elle apporte au contraire, par sa sincérité, une émotion terriblement communicative. Car au-delà d’un aspect écologique, marqué symboliquement par le rapprochement entre l’homme et la nature, c’est aussi l’histoire d’un drame que l’auteure aborde, celui de la perte d’un être cher. Et même si cet être n’est rien d’autre qu’un vieux chêne, sa disparition marquera la fillette pour toute sa vie.
Ce même adulte prendra alors un immense plaisir à imaginer ce que fut la vie de cette gamine, comment cet événement a pu influer sur sa vie de femme, jusqu’à un retour aux sources, au crépuscule de sa vie. Quand l’album se referme, on en vient à se demander comment ce récit, à l’apparence si ordinaire, au contenu finalement si peu original, a pu susciter autant de plaisir.
Comprendre n’est sûrement pas le plus important. Mon arbre fait partie de ces rares ouvrages à avoir trouvé l’alchimie parfaite entre le dessin, remarquable de Thomas Labourot, et le scénario, à la fois tendre et mélancolique de Séverine Gauthier. Il efface également toutes les frontières, si tenaces, qui existent habituellement entre les catégories « jeunesse » et « adulte ». Tout simplement magique.
Très beau livre graphique dont l'histoire aussi triste qu'elle soit, parce que les adultes ne comprennent jamais rien, est très belle! Finalement on a toujours eu envie de ne faire qu'un avec la nature.. Là encore c'est le thème. Et c'est aussi l'histoire de la vie : même quand il y a des moments tristes ça peut encore être bien.
Au Festival BD de Chambéry 2009, je me suis laissé tenter par cet album a priori pas du tout destiné à mon profil habituel (le 2e album qui m'a séduit est "La belle et les bêtes, 100 ans de H.D." de Coyote...).
Cette histoire très bien composée est magnifiquement mise en valeur par le trait léger de Labourot ainsi que les couleurs douces de Lerolle.
On remarquera la mise en scène de la maison de l'héroïne, sorte de manoir fin-de-siècle perché sur un monticule exagérément pentu, rappel de combien nos souvenirs d'enfants déforment proportions, perspectives et ne retiennent que les détails importants à portée de notre petit bout de nez.
A noter aussi une belle intégration de dessins d'enfants réels à la page 19 ; si le procédé n'est pas nouveau, il est ici bien amené.
Tout ce petit récit sonne juste et libre au lecteur de considérer, selon son âge, que l'arbre est animé lorsque son amie est auprès de lui - ou que ce n'est que dans la tête de l'enfant. Comme le tigre de Calvin, Hobbes : peluche devant les adultes ou réel animal dès qu'il est seul avec son petit maître, chacun peut choisir.
Un excellent travail du trio Gauthier-Labourot-Lerolle, qui montre par ailleurs une palette de styles très variée.
Très jolie conte pour les enfants, sur l'attachement d'une enfant et d'un vieux chêne. Une histoire simple qui sensibilise les plus jeunes au respect de la nature.
Le dessin de Labourot, tout en finesse et légèreté, est parfait pour illustrer cette
histoire.
Une jolie bande dessinée qui change des séries habituellement proposées aux
plus jeunes .