A
lors que dans la ville, un vieux routard du Milieu semble fermement décidé à régler ses comptes avec des associés qui n’ont pas respecté leurs engagements, dans la campagne couverte de son manteau neigeux, une jeune femme cherche à échapper à ses agresseurs.
One-shot mené tambour battant, ce polar propose une confrontation à distance entre banditisme traditionnel et délinquance débridée d’une jeunesse perdue. Les auteurs s’en donnent à cœur joie, avec une représentation fantasmée des deux parties en jouant sur, d’une part, des codes au caractère forcement désuet et une maîtrise de chaque instant, et de l’autre, le fric pour seule valeur et la folie d’un chien fou comme moteur. Les répliques claquent et les personnalités des protagonistes sont plutôt bien senties, avec quelques bonnes trouvailles.
Le dessin est efficace, mais la nervosité des crayonnés proposés en fin d’album fait cependant regretter le rendu final des faciès qui, en comparaison, paraissent bien lisses. La mise en couleurs, très classique en milieu urbain, devient remarquable dans les paysages enneigés.
Bien huilé et rythmé, Cavales dispose d’atouts pour satisfaire les amateurs du genre.
Franchement, cette lecture ne m'a pas emballé outre mesure. Pourtant, on est tout de suite plongé au coeur même de l'action de ce polar qui se veut survitaminé. Mais voilà, le scénario oublie de nous dire de quoi il s'agit au juste. Bref, quels sont les enjeux véritables ?
On sait tout de même après quelques pages qu'un père semble être à la recherche de sa fille qui est en cavale dans les bois enneigés. Cela tire véritablement dans tous les sens dans une orgie de violence gratuite sans compter des scènes stupides (comme se cacher sous le pied d'un lit où s'ébattent amoureusement deux jeunes lors d'une fête). La fin du récit arrive abruptement au détour d'une route et c'est véritablement d'une banalité à regretter pareille lecture.
Je ne sais pas si c'est moi qui suis rapide mais les 55 pages se lisent en 10 minutes top chrono. Il y a des cases vides et contemplatives pour décrire une action pourtant simple. Cela défile vite. C'est bien le principe de la cavale. Je n'ai pas trouvé la moindre once d'intelligence dans cette histoire vite oubliable.
C’est vraiment un très chouette album.
Diverses choses m’ont bien accroché.
D’abord, toutes ces cases muettes. Le scénariste parvient à raconter toute une histoire avec très peu de paroles et, dans son sillage, le dessinateur parvient à rendre vivante cette histoire muette. On est dedans, on prend les informations visuelles, sans mot, c’est très fort.
Tout aussi fort, avec cette économie de mots, tous les personnages sont très bien définis. Une psychologie suffisamment fouillée pour qu’on puisse croire à leur caractère, les comprendre, les connaître…
L’histoire est simple mais très agréable à suivre car cohérente, logique, claire. Pas de véritable originalité, certes, mais aucun manque non plus… Tout y est pour fonctionner, pas de détails qui fasse tiquer…
Un bémol, peut-être, sur le dessin… C’est du détail mais j’ai trouvé les dessins un peu ronds pour le thème, ce qui le rend plus léger, moins noir, moins polar… Parce que pour le reste, tout y est : découpage, cadrage, précision, couleurs…
Une BD qui ne restera peut-être pas pour toujours dans les mémoires parce qu’elle est si bien faite qu’elle se lit très, trop vite…