Horlemonde 1. Les voies d'Almagiel

M arcé est un agent de la Confrérie des Mondes Habités. Sa nouvelle mission consiste à se rendre sur Almagiel, une planète au régime féodal, pour négocier l'entrée de celle-ci dans la Fédération. Il devra convaincre la caste dominante d'abandonner l'esclavage au profit des machines qui seront mises à leur disposition. Évidemment, une fois sur place, rien ne se passera comme prévu.

L'adaptation d'une saga de science-fiction en bande dessinée est toujours un pari risqué, le résultat étant souvent mis à mal par les coupes nettes qui ont dû être pratiquées dans le récit d'origine. De toute évidence, Horlemonde n'échappe pas à la règle, et le scénario développé par Patrick Galliano manque constamment de fluidité. Les scènes s'enchaînent à grands coups de transitions abruptes, avec une forte probabilité de lasser le lecteur assez rapidement. Le peu d'empathie éprouvé pour des personnages superficiels ne redresse pas la barre, tout comme l'absence de surprise dans leurs relations. Quant à l'histoire proprement dite, elle n'ajoute pas la moindre originalité aux poncifs du genre qu'elle rassemble en nombre (Fédération qui unit les peuples humains, luttes de pouvoir sur les planètes en passe de l'intégrer, relation de maître à esclave, etc.). Destinée à pimenter l'ensemble, la romance entre deux personnages de premier plan ne présente pour sa part aucun intérêt.

Le dessin de Cédric Peyraverney présente certaines qualités, comme en témoigne une couverture qui remplit bien son rôle et accroche le regard. Il manque toutefois de constance d'un bout à l'autre de l'album et souffre d'un découpage peu maîtrisé, où la fluidité n'a pas plus sa place que dans le scénario. La mise en couleurs informatique ne fait pas preuve de suffisamment de finesse pour instaurer de véritables ambiances. Le point positif restera la morphologie des créatures en tous genres qui peuplent Almagiel, effrayantes comme il se doit.

Au final, le premier tome de Horlemonde, trop peu abouti, a des allures de pari manqué et ne parvient guère à susciter l'enthousiasme.