I
l est un vieil oyabun. Depuis une soixantaine d’années, il règne sur un clan yakuza qui a la main mise sur une partie de la ville. Le fait d’être craint et respecté ne l’empêche pas d’essuyer une tentative de meurtre. Dès lors, à 92 ans, il n’a plus qu’une obsession : « La seule chose que je veux, c’est me venger ».
Pour sa contribution à la série des 7 proposée par D Chauvel chez Delcourt, JD Morvan s’est sans doute dit que la figure imposée du récit relatant la mission d’un groupe de sept équipiers réunis par les circonstances ne suffisait pas à rendre l’exercice assez pimenté. Alors, il a ajouté au moins deux contraintes supplémentaires (ou tout du moins ce qui peut apparaître comme tel). La première, c’est de dérouler l’ouverture de son histoire sur un mode voix off durant plus de vingt pages, pas un exploit ni une innovation en soi mais un mode qui demande une attention particulière du lecteur, surtout lorsqu’elle sert à exposer une vie entière par le biais d’un long flashback chronologique. La seconde consiste à truffer le texte de termes japonais (puis américains) mais en faisant en sorte qu’on puisse s’épargner de fastidieux allers/retours avec le copieux glossaire se trouvant en fin de volume. L’un des points forts de 7 yakuzas doit être en effet d’offrir au moins deux types de lectures : l’une autorise une approche comme un segment supplémentaire d’une série usant du "à la mode de", l’autre s’incline devant la rigueur de l’exposé, didactique sans trop en faire (jolie liste de références citées en page d’introduction) et considère que l’auteur a saisi l’opportunité pour parler de thèmes qu’il aime et qu’il travaille sans cesse. L’enthousiasme irradie l’album et l’on oublie qu’il a disposé d’un nombre de pages plus élevé que ses camarades de jeu pour développer ce qu’il avait à dire.
D’emblée, avec ce début d’album, l’impression serait de dire que JD Morvan a oublié qu’il travaillait sur un Sept. Son entrée en matière se focalise sur un homme seul, au profil idéal pour évoquer le Japon et son histoire récente marquée par la conclusion traumatisante de la seconde guerre mondiale, suivie de la présence des troupes américaines sur son territoire. Il a connu l’avant et l’après. La découverte des autres personnages donne l’occasion de brosser des portraits qui donne un aperçu des comportements nés de cet épisode : il y a ceux qui ont subi l’ « occupation », ceux qui s’en sont accommodés, ceux qui ont assimilé les mœurs yankees au point de les copier, ceux qui en ont profité, ceux qui sont entrés en quelque sorte en résistance. Et on n’oubliera pas non plus ceux qui n’ont pas vécu cette époque autrement que par l’intermédiaire de biographies, de reportages ou d’écrits, plus ou moins orientés. Finalement, Morvan parle de la guerre et du Japon, est-ce bien nouveau ? Probablement pas, et il le fait en nourrissant un récit de pur divertissement de ces ingrédients qu’il connaît sur le bout des doigts. Et il le fait remarquablement, dans le cadre d’une construction solide, sans oublier, contrairement aux apparences, le cahier des charges.
La constitution de l’équipe semble venir un peu tard ? En effet, mais c’est la conséquence du choix exposé précédemment et dans le cas le contraire, des voix se serait élevées pour dire que le schéma était trop proche des variations précédentes. Il vaut mieux alors retenir d’authentiques points forts dans son traitement de la partie divertissement : une buddy story bien huilée avec ces deux personnages qui s’engueulent comme un vieux couple, un humour à la mode orientale, l’accent porté sur un sens de l’honneur un peu désuet ou sur la notion de fidélité qui prend le pas sur celui de l’amitié - concept peu approprié dans cet univers -, la présence de scènes d’action sans texte qui sont aussi une marque de fabrique du scénariste. Le découpage de certains passages séduit particulièrement, sans doute plus que le dessin lui-même (superbe avant-dernière scène au cours de laquelle les deux générations extrêmes découvrent, sur le tard, le théâtre des affrontements entre les deux clans, maculé de corps et de sang, où le détail des actions est livré au lecteur à mesure que les protagonistes pénètrent dans ce qui pourrait être leur tombeau). Oubliés dès lors certains détails, qu’une mise en couleurs de haute tenue atténue dans tous les cas : des difficultés avec le personnage d’Oguro Yogi par exemple ne pèsent guère face à la scène où Kotobuki Ichiro laisse éclater sa colère sur son épouse qui se retrouve en fâcheuse posture.
7 yakuzas serait-il un album de JD Morvan, l’amoureux du Japon, le conteur de la guerre, avant d’être un Sept ? Mais n’est-ce pas dans le traitement qu’ils réservent aux travaux de « commande » (le terme n’est nullement péjoratif) qu’on reconnaît l’empreinte des auteurs ? Ici, elle est indiscutable.
Gros potentiel pour cet album. Le pays du soleil levant jouit d'un cadre souvent aimé des lecteurs, ce qui rend les BDs y prenant place plus facilement appréciables, je dirais.
L'idée est superbe, avec ce vieux yakuza qui raconte un peu sa vie et celle de ses compères. Son ascension jusqu'à sa chute. Malheureusement, l'exécution laisse à désirer. Certains personnages m'ont également déplu, comme celui de Samon, trop extrême à mon goût dans son langage mi-français mi-anglais. Je n'ai pas du tout adhéré au rebondissement final non plus.
Par contre, chapeau à Morvan pour son dévouement à l'authenticité historique japonaise, comme le japonais écrit de droite à gauche horizontalement, chose qui n'existe plus depuis le milieu du 20e siècle!
Je n'ai pas adoré l'album, mais c'est l'un des meilleurs depuis le début de la série.
Originale que de faire une bd sur le monde des Yakuzas. L'un d'entre eux, le puissant Ichiro craint et respecté, est menacé dans sa vie alors qu'il vient de fêter ses 95 ans. Il va s'adjoindre les services de six autres criminels pour rétablir son autorité.
L'histoire se met en place tout doucement. C'est très agréable car les auteurs prennent leur temps pour nous expliquer ce qui conduit un jeune japonais à basculer dans le monde des criminels.
La première partie retrace son ascension fulgurante sur fond de Seconde Guerre Mondiale avec la capitulation puis de l'expansion économique du Japon avant l'éclatement de la bulle financière dans les années 90.
Bref, nous avons là une bd très intéressante qui recèle de détails sur l'histoire du Japon partagé entre les traditions et le modernisme. Les auteurs évitent également tous les clichés du genre.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture au scénario rythmé et à l'esthétisme recherché. Cette manière de conter et de nous présenter les personnages m'a réellement plu. Il est vrai que l'action se situe surtout dans la dernière partie qui se termine d'ailleurs dans un bain de sang. Il faut vraiment s'accrocher car on se croirait dans le Kill Bill de Quentin Tarantino. Les Yakuzas ne sont 'ils pas les samouraïs des temps modernes ?
La révélation finale vaut le détour car on va savoir pourquoi on en veut autant à Ichiro au-delà du simple fait de prendre sa place. Les différents personnages ont tous du charisme. Autant d'ingrédients qui font de ce thriller une véritable réussite. C'est sans doute l'un des meilleurs "Sept" de la collection sinon la plus surprenante !
Si l'histoire nous tient en haleine , je n'aime pas du tout les dessins , trop mangas et le glossaire en fin pour les explications nous fait déplacer chaque fois ( plus pratique en bas de page ) , heureusement que le scenario bien mené nous délivre à la fin
Vraiment excellent que ce 7 Yakuzas :) je n'ai pas arrêté ma lecture un seul instant depuis que je l'ai commencé et by jove! Qu'est-ce que c'est bon !!!
Un redoutable one shot servi par le prolifique Morvan et très bien mis en dessins par Takahashi, où la culture japonaise et plus précisément, celle des Yakuzas, est très bien représentée avec les termes originaux. L'action est bien entendu au rendez-vous, et une intrigue bien placée pour nous offrir un récit captivant.
Jusqu'à présent, 7 Yakuzas est un des meilleurs de la collection 7
Très bon cru que ce " 7 Yakuzas" !
Niveau histoire, on est proche du cinéma de John Woo époque Chow Yun-fat : actions, flingues, fusillades, hémoglobines,...
Les sept protagonistes sont bien campés (spécialement le vieil oyabun), avec des séquences flashback qui permettent de découvrir la personnalité et motivation de chacun.
L'immersion est réussie, on ressent bien l'ambiance du Japon et le final est grandiose. Un régal!
Le dessin est parfois approximatif mais j'ai apprécié son côté sale, brouillon qui colle parfaitement à l'atmosphère tendue de l'intrigue.
A lire.
On n'est vraiment pas volé sur la marchandise avec ce Sept Yakuzas, la galerie des personnages est excellente et à chaque nouveau Yakuza on se demande comment va être le suivant. Le dessin est quand à lui peu commun mais s'harmonise très bien avec l'histoire. Au final on passe réellement un très bon moment de lecture, à la fois dépaysants et d'une irréelle réalité... Bravo!
Une ambiance très Kill Bill certes... Mais que c'est bon!!!! On ne s'attend pas ici à lire autre chose!!
Dans la série des 7, un scénario qui aurait pu être de bonne envergure mais l'histoire se met en place de manière assez longue, on voit trés tardivement les 'sept' et puis tout se finit un peu façon 'Kill Bill'...
A lire pour la série mais bon...
L'auteur essaye par tout les moyens de nous inculquer un peu de culture nippone au détriment du scénario sans envergure ni rebondissement.
Coté dessin même réalisés par un artiste japonais ils restent fades et très grossier.
L'ensemble donne un faux aspect de "Kill Bill" mais en moins réussi.
A éviter 5/10