C
inquième aventure de Fernand le Vampire romantique tombé sous le charme de créatures aussi attirantes que différentes tandis qu'une cohorte d’exterminateurs de sorciers donne la chasse.
Quiconque est coutumier du foisonnant univers de Joan Sfar a pris l’habitude de croiser ses personnages fétiches dans les différentes séries qu’il publie avec une régularité qui comble ses aficionados. Depuis leurs premières aventures dans Lapin, Fernand le Vampire, Liou, L’Homme Arbre, Humpty Dumpty, le Golem et quelques autres se croisent et se retrouvent ainsi aux détours de Grand vampire, Professeur Bell ou encore l’Homme Arbre (évidemment). Ces personnages récurrents servent habilement le traitement de thèmes sans cesse exploités et creusés par leur géniteur sans qu’on puisse (encore) dire qu’il y ait eu redite ou bégaiement.
Depuis ses passionnants Carnets publiés par l’Association, il semble aussi avoir pris le parti d’intégrer explicitement des expériences vécues dans ses albums. Evidemment on se demandera quel est l’auteur qui ne met pas un peu de lui dans ses œuvres mais Sfar ne se contente pas « d’un peu ».
Dans « La Communauté des magiciens », on retrouve ainsi le groupe Dionysos pour lequel il a réalisé deux pochettes de CD, un apprenti joueur de gratte ou encore des extraits de littératures diverses dans le cadre d’un exposé sur « Les mystères de la Femme » qui, pour intéressant qu’il soit, aurait tout aussi habilement trouvé sa place dans le successeur de « Piano » son dernier Carnet en date. L’auteur a des choses à dire et l’on est tout à fait disposé à le suivre, mais à force d’exploiter la porosité des séries qui composent sa passionnante œuvre il prend le risque d’irriter ou pire, de lasser. Gageons qu’il retrouve vite ses Carnets et la liberté que lui donnent ces véritables journaux intimes pour que les albums de véritable fiction se recentre un peu sur leur genre.
Pour en finir avec les réserves, on regrettera que certaines cases bâclées (point de ces détails qui font la richesse habituelle du trait de Sfar, mise en couleur parfois rudimentaire) cohabitent avec des planches ou des extraits tout à fait magnifiques même si ceux qui attendaient un album en couleurs directes au vu de la couverture en seront pour leurs frais.
Alors n’y a-t-il rien de séduisant dans cet album ? Si, bien sûr pour peu qu’on le considère comme une nouvelle pierre de cette oeuvre riche et tentaculaire. Après tout, c’est peut-être le format classique de l’album de 42 planches qui est inadapté à ce type de feuilleton. Chez Sfar, le pêle-mêle est la règle, le développement de l’argument dans la durée une hygiène de vie. Les sujets se bousculent donc une fois de plus : une contrée située à l’Est, la musique, la sorcellerie et les chasses aux sorcières, la vie nocturne et surtout la Femme.
La Femme, cette inconnue, cet ultime défi pour l’homme, y compris lorsqu’il appartient à la race des vampires. Fernand a en effet encore fort à faire avec Liou la femme-arbre sa « régulière », avec une colocataire casse-pied de 1ère, avec ses proies qu’il prend soin de mordre délicatement, avec Nope (No hope ?) jeune photographe aussi collante qu’attachante ou avec la sorcière Zaïneb copine de celle-ci. De quoi remuer le cœur, les sens et l'esprit de ce gentil vampire sentimental sur fond de course poursuite avec des tueurs de sorcières.
A moins que… Revenons sur cet inventaire : la fiancée / épouse tolérante, l' "emmerdeuse", la victime consentante, la minette avide de sensations avec des hommes mûrs et l’ensorceleuse. Hum, hum, aurions-nous là un panorama exhaustif de la gent féminine ? Je résisterais bien évidemment à toute tentation de surinterprétation pour passer, sans transition, sur l’ultime rebondissement du récit qui fait la part belle à l’ésotérisme. Une pirouette ce changement de registre ? Non, l’histoire est simplement « à suivre » dans « Le peuple du Golem ». Un feuilleton vous disais-je.
Bon, certes commencez la lecture de cette série par ce tome n'est pas trés futé, mais bon c'est ainsi.
Celà faisait un moment que je n'avais lu d'album de Sfar dont j'apprécie certains ouvrages mais là celui ci m'a laissé un goût d'album de trop.Le dessin n'est pas de celui que j'apprécie le plus.A vouloir trop se démarquer j'avoue qu'il me rebute.Pour le scénario je trouve que c'est une succession de m'as tu vu , de je suis une personne qui en sais plein et je vais t'en mettre plein la vue.Voilà pour moi cet album est une déception...