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ux confins d'un Empire imaginaire se trame un complot : le Général Neredahaus, véritable légende de la Révolution, semble décidé à trahir l'Empereur au profit des "Saint Mathieu", l'ancienne famille régnante.
Nicolas, un jeune inspecteur de police, est chargé de mener l'enquête. Direction Marie des Loups, une vieille abbaye qui abrite depuis quatre siècles les hommes de la Garde Rouge, dirigés par le Général. Mais les choses seraient tellement plus simples pour Nicolas si Marie ne vivait pas aux cotés de Neredahaus.
"La Garde Rouge" est le premier tome de Marie des Loups et le premier essai du scénariste Frédéric L’Homme dans l’univers du neuvième art. Il s'associe ici au dessinateur Régis Penet, déjà connu pour Les Fleurs Carnivores chez le même éditeur, et au coloriste Fabien Alquier. Cet album a tout pour plaire : une couverture aguicheuse, une héroïne sexy et provocante, un résumé accrocheur et intriguant. Pourtant, nous passons par plusieurs sentiments au cours de la lecture…
Tout d’abord, nous sommes déçus ! Une déception qui concerne le dessin et les couleurs. Comme les éditeurs nous y ont trop souvent habitués, la couverture n’est pas à l’image des planches. Le dessin est classique et soigné, sans grande surprise, même s'il subsiste quelques erreurs au niveau des visages. De plus le recours à des fonds colorés plutôt qu'à des décors lasse rapidement. L’ensemble reste tout de même agréable à l’œil.
Ensuite, nous sommes gênés de ne pas pouvoir situer le lieu et la période de l’histoire. Le scénariste a pris la décision de la placer dans un Empire imaginaire, mais il est tout de même surprenant de lire certaines expressions assez récentes ou encore de voir le type de sous-vêtements que porte Marie compte tenu de l'environnement.
De plus, cet album comporte de nombreux éléments qui finissent par énerver : de longues séquences tenant lieu de transition mais d’une utilité douteuse, des scènes grotesques ne servant pas l’histoire, à l’image du strip-tease de Marie… Tant de petites choses qui font qu’on arrive bien trop vite à la planche 46 avec un goût de trop peu. Les premiers tomes de séries ne servent souvent que d'introduction mais si, en plus, on "gaspille" des planches, le lecteur se sent floué… Autre point agaçant, l’omniprésence du rouge ! Cette couleur symbolise la révolution qui se profile, mais en abuser finit par être déplaisant. Surtout que la présence de teintes rougeoyantes à certains moments semble improbable et inappropriée…
Malgré tout ces reproches et bien que l’histoire se dévoile à peine, ce premier tome est intéressant et la dernière planche relance tout l’intérêt de l’album. On pourrait presque dire que l’histoire débute réellement là où "La Garde Rouge" finit. En effet, celle ci devient plus claire et les personnages plus intéressants et complexes. Marie, tantôt douce et naïve, tantôt provocante et aguicheuse, est un personnage bien mystérieux. La froideur du visage du général Neredahaus et de ses paroles, ainsi que son passé, font de lui un des personnages les plus intéressants. Dommage que Nicolas paraisse si plat en comparaison.
Sans ses défauts, ce tome aurait pu être très bon voire excellent. Là, il est juste à lire mais augure tout de même d'une prometteuse série.
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