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esoin d’argent et dans l’incapacité de faire appel aux organismes de crédit traditionnels ? Ushijima, l’usurier, sera ravi de vous compter parmi ses nombreux clients. Il vient d’ailleurs d’engager un nouvel employé et lui apprend les ficelles du métier. Les taux prohibitifs qu’il pratique ne diminuent pas votre soif de liquide ? Prenez place dans la spirale de l’insolvabilité, vous êtes à la bonne adresse ! Merci d’être venu emprunter au-delà de vos limites et adieu ! Suivant !
Les états d’âme n’ont pas leur place chez les yamikins, ces prêteurs-sur-gages qui gagnent leur vie en détruisant celles des autres dans les bas-fonds de la société nippone. Ushijima, le personnage principal est sans pitié et n’est d’ailleurs pas attachant pour un sou. C’est avec un cynisme écœurant et un machiavélisme à faire froid dans le dos qu’il attire sa victime, l’amène vers ce point fatidique de non-retour et le presse comme un citron. Ici-bas, ceux qui manquent de fric sont légion. Accros au jeu, acheteurs compulsifs ou tout simplement des gens vivant au-dessus de leurs moyens ; tous se retrouvent dans le cercle vicieux de l’endettement. Le dépouillement est méticuleux et inéluctable, allant jusqu’à leur ôter toute dignité.
C’est en suivant les pas de Takeda, le petit nouveau, que le lecteur découvre les coulisses de cette profession de l'ombre, ouvrant une à une les portes de la misère humaine. A travers les destinées toutes plus tragiques les unes que les autres de ces laissés-pour-compte de l’économie de marché, Shôhei Manabe dresse le portrait d’une société de consommation à la dérive. Gangréné par une dépendance cruelle de l’argent et se fondant sur la réussite sociale et le respect de la hiérarchie, le monde dépeint par l’auteur est sombre, très sombre. Là où règnent les yakusas et où l’argent fait défaut, le soleil ne brille que très rarement. Le ton est résolument noir, l’ambiance glauque et les scènes souvent dérangeantes. Malgré l’aspect fictionnel du récit, le surendettement est malheureusement un sujet d’actualité et le réalisme effrayant des horreurs d’écrites par Shôhei Manabe met inévitablement le lecteur mal à l’aise.
Tout comme les usuriers, le graphisme n’est pas là pour plaire, mais pour soutenir cette atmosphère malsaine et salace. Si le personnage central est intriguant, voire charismatique, ses proies portent le désespoir sur leur visage. Les images choquantes ne sont pas à mettre entre toutes les mains et réservent ce seinen à un public averti.
Attention de ne pas passer outre votre budget en achetant cet album ! La tentation d’acheter les tomes suivants vous pendra vite au nez ! Vous voilà prévenus, Ushijima guette, et ses services ont un prix que vous ne voudrez pas payer !
Tome 1
Ushijima est un seinen où la violence est sociale.
Ce qui est fascinant c'est la peinture acide des déclassés de la société japonaise - même dans ce domaine le Japon est culturellement très différent de nous.
A travers ce personnage de yamikin - usurier cynique qui, comme un dealer, piège et exploite ses victimes sans aucun scrupule - l'on plonge dans les méandres de la cruauté humaine.
Dans ce premier volume, chaque chapitre tourne autour d'une victime d'Ushijima. A partir du volume 2, les arcs narratifs prennent plus d'ampleur, jusqu'à se développer sur plusieurs volumes - et la galerie de personnages autour de l'usurier s'étoffe.
Du coup, ce volume 1 peut se lire indépendamment du reste de la série si jamais vous n'accrochez pas. Mais je conseille cette série : si le dessin est parfois sommaires, les histoires sont très fortes.
---------- critique sur le tome 1-----------------
Juste pour info je signale que j'adore les thrillers ( ça va vous donner une idée de ce manga par la suite )
Je sortais déjà d'un film assez triste au cinéma donc ça a peut être joué mais a la fin de ce premier tome que j'ai lu dans la nuit. j'ai eu une impression d'une ambiance sordide a l’extrême.
j'avais déjà acheté la collection sur ebay car le prix était bas mais j'ai tellement eu une impression de glauque que je ne voulais pas de ce manga dans ma collection je l'ai donné a un pote.
Si vous aimez les histoire sordides de gens qui n'ont plus rien et qui sont obligés de faire "le pire" pour survivre foncez car même les dessins vont dans cette direction. Ils sont bon mais lugubre car très dur ( pas de courbe ).