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oser pathétique et hypocondriaque, Wesley Gibson mène une morne existence. Sa copine le trompe avec son meilleur ami, sa patronne n'a de cesse de l'humilier et ses perspectives de carrière sont pour ainsi dire nulles. Et Wesley de traîner son désarroi et ses frustrations jusqu’à ce qu’il apprenne que son père était l’un des membres éminents d’une confrérie de super-vilains régnant sans partage sur le monde. Cet héritage, il le porte dans son sang.
Mark Millar n’est pas connu pour faire dans la dentelle quand il s’agit de malmener le lecteur et de dézinguer le super-héros à la papa (The Authority, The Ultimates, Civil War…). Wanted ne déroge pas à la règle et atteste aussi de la volonté permanente de l’auteur d’ancrer le genre dans le réel, de lui apporter crédibilité et vraisemblance en y mêlant une part d’actualité. De même, le ton se veut direct, la violence explicite et les dialogues particulièrement crus. Dès l’origine, l’action omniprésente et le récit parfaitement rythmé font de album un titre calibré pour le grand écran et le scénariste, comme à son habitude, d’en annoncer à l’avance le casting. Sous les traits de Wesley Gibson, l’on reconnaît sans peine Marshall Matters alias Eminem, tandis que Fox évoque immanquablement Halle Berry et sa déplorable prestation dans le rôle de Catwoman. A cet égard, l’adaptation signée Timur Bekmambetov (Day/Night Watch) en décevra plus d’un...
Millar flatte aussi les bas instincts, délivrant pour l’occasion un pitch novateur. Les vilains costumés se sont alliés pour mieux coller une décullotée aux justiciers en collant. Ils sont désormais libres de commettre les pires exactions, à la lecture desquelles l’on ressent malgré soi un plaisir coupable. Cela tabasse à tout va et le scénario est mené à tombeau ouvert. Mais la grande force de cette minisérie de six épisodes est aussi sa principale limite. Tout va trop vite. Les personnages sont à peine caractérisés, les développements expédiés et le souvenir, une fois la dernière page tournée, fugace. De fait, la mise en bouche est appétissante mais bien peu roborative et les outrances perpétuelles du scénariste écossais peuvent lasser. L’impression est un peu celle ressentie à la descente d’un manège à sensations fortes: de l'excitation, un peu d'adrénaline et comme une vague nausée. Que retenir au final de l’œuvre si ce n’est la prime donnée à l’évènementiel, à la jouissance éphémère et aux comics périssables ? Millar semble se complaire dans une posture adolescente, celle du sale gosse provocateur, moquant tout à la fois le medium et ses lecteurs, bien loin de la tonalité adulte que certains lui prêtent. L’exercice est-il pour autant vain ? Il faut se garder de toute réponse définitive tant l’écriture est de qualité, offrant par instant de véritables moments de bravoure comme de grands éclats de rire. Les références aux univers Marvel et DC y sont d’ailleurs pour beaucoup.
Wanted est aussi l’occasion de découvrir toute l’étendue du talent de Jeffrey G. Jones qui, semble-t-il, avait été jusqu’alors confiné à la création des couvertures de Y le dernier homme et de la série d’après dernière crise en date: 52. Son style, particulièrement réaliste et élaboré, s’affranchit sans peine de la contrainte liée à des récitatifs parfois verbeux. Le découpage, très cinématographique, est nerveux et parvient à s’accommoder des délires et autres excès du scénario.
Autant dire que Wanted n’est pas à mettre dans toutes les mains et s’adresse avant tout à un public averti, si ce n’est aux fans de Mark Millar. Pour ceux qui seraient désireux de découvrir l’univers de l’auteur, on ne saurait trop conseiller au préalable la lecture de Ultimates.
>>> Découvrir la preview de Wanted.
>>> Lire la chronique de The Ultimates.
Ah, enfin un comics sans la tragique victoire des super héros, pour sûr cette BD va faire beaucoup de mécontents. Evidemment la morale présente dans cette oeuvre n'est pas adaptée a ce que l'on pouvait lire auparavant, il faut bien comprendre que l'histoire raconte celle d'un homme qui va basculé dans les voies les plus sombres de la vie tout en étant fier de ce qu'il va faire il n 'y aura jamais de retour sur la bonne voie dans ce comics, ce qui peut choquer le lecteur si il ne comprend pas qu'il est en train de lire le récit de la vie d'un "super vilain".
Maintenant je voudrais répondre à l'avis de "le spectre", qui ose dire que les dessins sont mauvais, franchemment je vois vraiment pas de quoi tu parle, mais surtout ce qui m'énerve ce sont les pauvres gens qui pensent connaître les auteurs personnellement "Mais attends, Mark ca suffit pas çà!!". Non parce que dire ça, cela impliquerait que tu te sent au même niveau que lui, mais redescent sur terre tu ne l'atteint pas quand tu dit ça.
Alors je me suis décider à l'acheter sans feuilleter suite a une preview d'adaptation en jeux vidéo du film qui n'avait pas l'air mal. Ce tortueux cheminement m'a héla amener à la lecture de cette merde, facturée tout de même plus de 14 €. Le scénario faiblement justifié par une histoire de famille, au figuré comme au propre si on en croit le baratin de l auteur en page finale, est traité avec un recours à la provoc outrancière. Le problème majeur c'est que celà ne s'est pas arreté a la frontière du ridicule. Mélange -plagiat ?- de fight-club matrixien, un loser découvre que la réalité n'est pas, qu'il a des super pouvoirs et que les truands dominent le monde avant de se déchirer sur la méthode. "Mais attends, Mark ca suffit pas çà !!" "T'inquiètes on va faire trash...". Donc des insultes toutes les cases, du meurtre, du viol, du racisme, des flics flingués gratos, du porno, des truands en merde... Du foutage de gueule intégral. Du trash juste pour faire trash.
La parodie de super-vilain connus est limite moyenne, les morts ou déchéances de super-héros en dessous de cette limite.
Le dessin est bof, bien colorié tout de fois mais les cadrages ou découpages sont sans inventivités.
La dernière page avec le joli commentaire du sympathique personnage destiné au lecteur : "Ca c'est la gueule que j'ai quand je t'encule à sec" n'étais même pas nécessaire, le tarif suffisait.
J'ai vraiment mais alors vraiment pas aimé. Bizarrement, et malgré les nombreuses critiques rencontrées par le film, j'ai largement préféré la version cinéma qui en fait, n'a rien à voir avec l'œuvre originale de Millar. Là, c'est de la violence gratuite (pas un problème en soi) avec un coté racoleur pour adolescent rebelle "han t'as vu trop fort, ils violent, y pas une phrase sans une insulte et y a même un mec qui est fait à partir de la merde d'Hitler, trop des guedins han". Le scénario tient sur une feuille de PQ usagée, tout n'est prétexte qu'à verser dans la facilité scabreuse.
Tout est trop facile, de la disparition des super héros à la chute en passant par le putch au sein de la confrérie. Berk. Je passe mon tour.
Le comic politiquement incorrect ? Wesley Gibson est une personne qui subie sa vie, un loser dans un langage plus actuel ... jusqu'à ce qu'il soit approché par une organisation ultra-secrète lui révélant la vérité du monde et ses origines. Cet opus s'inscrit dans la catégorie "déconstruction du mythe de super-héros" sur un ton acerbe, sans concession et provocateur. Bien que la lecture soit agréable, tant par le dessin que par la structure du récit, j'en ressort avec une déception sur la rétine : Une impression de facilité scénaristique, tellement le trait est accentué, une provocation "gratuite". Comme dit le proverbe "la critique est facile, mais l'art est mal aisé". Bref une lecture agréable qui surf à la limite de sa propre caricature.
J'ai aimé la monté en puissance du héros à qui on a révélé la réalité du monde.
Sur un fond décalé où les forces du bien qui protégeaient la société ont disparu.
Politiquement incorrecte, cet œuvre est brillante, passionnante et visuellement
réussit. A ne surtout pas comparer avec le film qui en a été tiré.