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l ne restait plus âme qui vive après le passage de Carmen McCallum dans le repaire des racketteurs en Espagne. Trop défoncée par le cocktail drogue-alcool, la jeune femme n'a rien pu faire pour résister lorsqu'elle a été capturée par les Services Secrets Britanniques. Maintenue dans le coma dans une cuve de conservation amniotique, elle se réveille au bout de trois ans. Lorsqu'elle échappe à la vigilance de ses geôliers et s'échappe, elle n'a qu'une seule chose en tête : retrouver et se venger de celui qui a tué ses amis.
Code McCallum, spin off de la série Carmen McCallum, a été accueilli avec méfiance par les amateurs des aventures de la belle mercenaire. De nombreuses tentatives du même genre n'avaient qu'un seul objectif : tirer parti du succès commercial de leur série-mère. Il n'en est rien pour celle-ci car fred Duval s'est employé à développer de manière consistante le passé de son héroïne. Chaque tome aborde un événement marquant de son parcours chaotique. Le premier était consacré au dernier coup de sa petite bande d'activistes de l'IRA, le deuxième suivait en parallèle les différents groupes cherchant à capturer Carmen, morte ou vive. Racketteurs, agents du MI-5 et MI-6 ou encore ses anciens amis, tous ont en commun une cible qui ne compte pas se laisser attraper si facilement.
Ce troisième volet est axé sur l'évasion de la belle et sa quête pour découvrir le commanditaire du contrat lancé sur sa tête. Le personnage imaginé par Duval prend petit à petit de l'épaisseur et entame sa mutation pour devenir la mercenaire posée et efficace que l'on connait. Exil voit la jeune femme s'affirmer dans ses choix, dans sa manière de penser. Finie la fougueuse adolescente droguée, place à une tueuse froide et redoutable. L'auteur développe ici les bribes d'informations distillées dans la série principale et apporte un élément important en la personne de Bugg, appelé à jouer un rôle dans le premier cycle. Duval poursuit son intrigue tournant autour de l'IRA, et il faut reconnaître qu'avec la complexité du problème, il n'a pas choisi la manière la plus simple pour aborder un futur probable de ce conflit. Il parvient néanmoins à tisser une toile où tous les protagonistes sont liés par la résurgence d'attentats visant à rompre cette paix toujours fragile.
Didier Cassegrain, au dessin et aux couleurs, signe une partition bien agréable. Il prouve, si besoin est, qu'il peut aisément changer de registre et passer des pirates de Tao Bang à cet univers évoluant dans un futur proche. Les éléments de science-fiction présents sont loin d'être irréalistes et collent au plus près des possibles avancées technologiques des années à venir.
Exil tient toutes ses promesses et se révèle de bonne facture et plus intéressant que les deux premiers, sans doute parce que le personnage de Carmen commence à se rapprocher de plus en plus de celui de cette belle mercenaire aguerrie. Vivement la conclusion de cette aventure, qui sera, sans nul doute, captivante.
Ce troisième tome confirme le génie de la série et nous emmène aux côtés de Carmen dans un univers où l'argent et le pouvoir règnent sans partage. Notre héroïne, habilement dessinée et mise en couleur, est belle à croquer mais sans complaisance. Voyager en sa compagnie devient un réel plaisir. Les planches sont toujours superbes et le scénario sent le très costaud. Carmen va-t-elle se sortir du piège vers lequel elle semble se diriger ? Qui est finalement ce spectre qu'elle cotoie sans le connaitre ? Autant de questions qui font de l'exil un tremplin exaltant qui envoie Carmen et son équipe chercher des réponses dans l'espace et... le prochain épisode !
Nouvelle aventure de la jeunesse de Carmen ou l'on commence a cerner un peu plus le personnage que l'on connait dans la série originale. Le scénariom'a paru alambiqué, la relecture des précédents n'est pas inutile. Si la tension et l'intrigue sont au rendez vous l'action n'est pas très présente. Le dessin est toujours agréable MAIS, car il y a un mais sans avoir passer l'album au microscope, l'effet de rapprochement sur une personnage rousse n'est qu'un clic sur les outils grossissement et copier-coller d'un logiciel. Alors on est pas devant la Joconde, c'est trés bien déssiné, les références a Led Zep sont fabuleuses mais j'ai peur que la maison d'édition prennent un coup de Soleil en usant de facilité pour produire des séries dérivées. Pas baclées mais bon, pas d'une valeur de 12€.
Achat conseillé tout de même, plus que pour les récits Travis-Carmen, car cela reste un trés bon album.