V
enue consulter le docteur McCreary pour des troubles psychologiques sévères, Lisa Perry se retrouve internée avant de mourir en compagnie de son mari dans des circonstances extraordinaires. Lui, est défenestré et projeté à quinze mètres de son appartement. Elle est retrouvée à l’intérieur, assise, avec une photo du couple entre les mains. Inspectrice de choc à l’unité des enquêtes spéciales de New York et porteuse du Witchblade, Sara Pezzini se rend sur les lieux de ce double homicide.
Après plusieurs tomes parus chez Editions USA et Semic, ainsi que des adaptations sous forme de série télé, film et animé, c’est Delcourt qui récupère cette série culte d’outre-Atlantique. En reprenant les épisodes #70 à #75 de cette saga créée au milieu des années 90 par Marc Silvestri et le regretté Michael Turner, Le jeu de la mort livre non seulement la fin du run de David Wohl, mais également un récit qui permettra aux néophytes de se familiariser avec les éléments clés de Witchblade. Le tout en suivant une enquête policière prenante.
Le métier exercé par la jeune femme alimente l’aspect "polar" du récit, tandis que l’arme symbiotique qu’elle porte sous forme de gant entretient le côté fantastique. Ce mélange efficace s'accompagne d'un développement psychologique intéressant des différents protagonistes. D’une part, l’héroïne tente de dominer les possibilités et la volonté propre du Witchblade. De l’autre, sa vie privée est complètement bouleversée par les affaires surnaturelles qu’attire cet artefact convoité par des êtres malveillants depuis la nuit des temps. Sara doit ainsi gérer la relation amoureuse entre son coéquipier et sa sœur, ses sentiments envers le lieutenant Kim, ainsi que la présence du mystérieux Ian Nottingham, avec qui elle ferait bien cause commune pour s'opposer à une plus grande menace. Plus que tout, il est aussi question d'un passé trouble impliquant ‘Oncle Joe’, le supérieur hiérarchique qui était le meilleur ami de son défunt père. Tous ces éléments permettent de donner plus de profondeur à l’hôte du Witchblade, ainsi qu’aux personnages qui l’entourent.
Côté graphisme, Francis Manapul (Necromancer) n’est plus vraiment inconnu des lecteurs européens depuis son travail sur Sept Guerrières. Au grand bonheur de ses admirateurs, son trait est ici beaucoup plus précis que sur ce tome de la saga lancée par David Chauvel. Dans un style alliant dynamisme et élégance, il parvient à envelopper son héroïne de sensualité, tout en livrant des scènes d’action efficaces.
Une lecture agréable qui permet de bien comprendre les rouages de Witchblade et offre surtout aux fans de la première heure la suite des aventures de cette inspectrice au gant magique.
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