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uand Dupuis s’est lancé dans ce beau projet de rééditer en intégrale les albums de Spirou dessinés par Franquin, nul doute que certains avaient repéré d’emblée ce cinquième volume, porteur d’un des présumés chefs d’œuvre du génie de Marcinelle : Le Nid des Marsupilamis, qui avait fait l’objet d’une chronique à l’occasion des cinquante ans de Gaston. On pourrait lui préférer la fantaisie d’un Gaston ou l’ironie désespérée des Idées Noires, mais au-delà d’un sentiment forcément personnel, l’album en question est incontestablement un petit bijou d’humour et de poésie, et constitue même une sorte de parenthèse tant dans l’œuvre de Franquin que dans la série.
Cette sorte de documentaire animalier en BD est donc le principal atout de ce cinquième volume, qui reprend également Le voyageur du Mézozoïque, une aventure plus semblable à celles que vivent en général Spirou et Fantasio, sur la forme en tout cas. Moins connue que la première, cette histoire mérite néanmoins le détour, ne serait-ce que pour les scènes dans lesquelles un improbable dinosaure met Champignac sans dessus-dessous. On a déjà vu ça quelque part… bon sang mais c’est bien sûr, c’est Jurassic Park… quarante ans avant ! Sauf qu’un dinosaure vu par Franquin est forcément sympathique, multicolore, et ne dévore les humains que par inadvertance s’ils sont savants atomistes et dangereux. Un petit message pacifiste de l’auteur qui en profite aussi pour humilier quelques militaires, mettre le marsupilami en colère (ce qui est forcément propice à quelques scènes hilarantes) et bien sûr ridiculiser Fantasio, ce qui sera à l’origine d’une grève de l’intéressé dans Spirou, événement périphérique largement repris dans les nombreux bonus de l’album.
En dehors de ces deux aventures, ce tome 5 est agrémenté de quelques-unes des mini-histoires qui permettaient à Franquin de respecter le sacro-saint format de 46 planches par album et comme toujours chez cet éditeur, de suppléments passionnants (images et documents inédits, anecdotes…), bien valorisés par une maquette et un papier qualitatifs.
Un beau livre et surtout une bonne occasion de se replonger dans la meilleure période d’une série incontournable.
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