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ortis Junior, alias M.J., est le fils du grand faucheur. Eduqué comme un américain moyen, il ne comprend pas qu’on ait peur de lui. D’ailleurs, quand il fait sa rentrée des classes, il s’interroge naïvement sur sa mise à l’écart et celle d’autres camarades. Il faut dire qu’ils font peur, la pâle Pandore accro à l’ouverture des boîtes, Stigmartha la dépressive dont les mains saignent à la moindre émotion, les siamois Smith et Wesson qui se partagent un cerveau et Spot le cul-de-jatte et manchot cloué dans son bocal… Le jour où ils sont emmenés au Musée d’Histoire Naturelle, leurs penchants pour le morbide prend le dessus et leur curiosité un peu trop vive les conduit à ouvrir l’urne de trop… Celle d’où s’échappe Mo, oncle de M.J., qui entend bien mettre le monde au pas et s’amuser avec ces pauvres marionnettes que sont les hommes…
Le dessin de Mortis Junior rappelle celui de Courtney Crumrin. Forcément, Ted Naifeh en tient les crayons ! Mais la comparaison ne s’arrête pas là. Car si l’auteur de Gloomcookie ne scénarise pas ce récit, le fond de l’intrigue mise en place par Gary Whitta rappelle quelque peu les aventures de la fillette amie des choses étranges. On retrouve dans ce premier volet le même mélange drôle et un peu farfelu où mystères et surnaturel ont la part belle. La fraîcheur du ton, la sympathique équipe d’éclopés tout droits sortis du musée de madame Tussaud ou du manoir de la famille Adams, le côté finalement presque commun du héros – n’a-t-il pas toujours vécu en Américain lambda, même si ses chats ont une propension à mourir très rapidement ? – séduisent rapidement. Par ailleurs, dans cette Rentrée qui tue, c’est une histoire complète qui nous est offerte en même temps qu’une introduction de l’univers et des protagonistes. On ne s’en plaindra pas. Bien au contraire. L’ensemble est en effet bien mené et les thèmes abordés ne manquent pas de toucher comme celui de la différence due à des particularités physiques ou celui de la force de l’amitié. Le désir de Mortis Junior de prouver à son père qu’il peut manier la faux comme un grand, quitte à croire en toutes les promesses fallacieuses d’un méchant trop heureux d’obtenir à peu de frais ce qu’il convoite, révèle combien un enfant a soif de montrer qu’il est devenu grand. Quant au graphisme, bien abouti, il se pare de couleurs qui, quoique changeant fortement du noir et blanc de Courtney Crumrin, n’en entament ni la force ni la vivacité.
La rentrée qui tue augure bien d’une série pleine d’étrangetés et de fraîcheur qui plaira sans doute aux plus jeunes comme aux lecteurs adultes.
Jubilatoire : l'histoire du fils de la mort, gamin facétieux et innocent, entouré de ses copains tout aussi étranges, faisant les mêmes bêtises qu'un petit Spirou à la tête de mort, mérite le détour.
Adorable gamin que je ne voudrai pas rencontrer un soir au coin de ma rue.
Ambiance de mort assurée. Normale, c'est Mortis, Mortis Junior le fils de la mort. Et à mon age je fais des bétises avec mes drôles de copains qui sont aussi bizarres que moi..... J'ai peur de rien et je suis, comme tous les enfants, plein d'innocence et de naïveté.
Super histoire politiquement incorrecte. On s'attache à nos "petits diables" et leur aventure nous emporte facilement dans le monde de l'étrange et du surnaturel.
Il y avait Courtney Crumrin héroïne de la nuit, et bien maintenant, il y a Mortis Junior le héros à la faux.
A dévorer...