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andis que son costume d’Iron Fist est au placard, Danny Rand rend service à Matt Murdock en combattant le crime déguisé en démon de Hell’s Kitchen. Afin de disculper son ami, le dirigeant de Rand Industries arbore le costume de Daredevil pendant que ce dernier est en prison. Dans le même temps, le richissime businessman doit faire face aux démarches suspectes de Wai-Go industries. Alors qu’il enquête sur cette mystérieuse entreprise qui semble liée aux troupes de l’Hydra, Iron Fist découvre que quelqu'un d'autre utilise également ce pouvoir qu’il croyait pourtant unique …
Cet album reprend les six premiers numéros de Immortal Iron Fist, saga récemment nommée dans la catégorie Best New Series lors de la vingtième cérémonie des Eisner Awards. Habitué à remettre des super-héros au goût du jour, Ed Brubaker (Captain America, Daredevil, The Authority) s’attaque ici à l’un des personnages les moins connus du catalogue de l’éditeur. Assisté par Matt Fraction au scénario et accompagné du surprenant David Aja au dessin, l’auteur de Criminal offre une seconde jeunesse à ce milliardaire au coup de poing dévastateur, créé en 1974 suite à la vogue des arts martiaux dans les media au début des seventies.
Ce revival saura ravir les néophytes sans délaisser les amateurs de ce personnage mineur du catalogue Marvel. Tout d'abord parce qu'il offre une relecture intéressante du passé d’Iron Fist. La rencontre avec Orson Randall, le précédent Iron Fist, permet à cet égard, d’ajouter une part de mystère au pouvoir du héros et d’incorporer son background au sein d’une lignée de soixante-six Iron Fist, remontant jusqu’au Japon médiéval. Ensuite, en plongeant Daniel Rand dans les griffes d'Hydra, les auteurs développent une intrigue intéressante, qui permet d’intégrer d’autres vedettes Marvel (plus connues) au récit. Si l’action demeure omniprésente, le duo Brubaker / Fraction donne plus de profondeur à ce sauveur non dénué d’humour, tentant ainsi de passer outre le côté caricatural du karatéka.
Mais, la véritable découverte de cette saga est indéniablement le travail du jeune dessinateur espagnol David Aja. Son dessin installe cette série dans une ambiance graphique bien sombre, qui s’inscrit dans la lignée du travail d’Alex Maleev et Michael Lark sur la série Daredevil. De plus, les scènes d’action bénéficient d’une chorégraphie efficace. Le graphisme des différents artistes invités, venus mettre en image les aventures des prédécesseurs de Danny Rand, n’est malheureusement pas toujours du même acabit.
Une relecture intéressante d’un héros de second rang par un maître en la matière.
J'avais découvert Iron Fist par John Byrne et Chris Claremont dans les premiers numéros de feu le magazine Titans (petite parenthèse, j'adorais ce magazine, avec les aventures des champions et captain marvel), et même si c'était moins bon que leurs x-men, cela restait un comics d'une excellente facture. C'est donc avec une certaine nostalgie que je me suis plongé dans cette histoire du dernier iron fist. Si Brubaker (comme d'habitude) et Fraction (un talent prometteur) font de l'excellent travail quant à l'histoire, David Aja est sans aucun doute la révélation de ce livre : un graphisme sans fioritures, super efficace, et un travail sur les clair-obscurs splendide. De plus, c'est aussi un plaisir dans les séquences flashback de retrouver ces grands dessinateurs que sont John Severin, Russ Heath et Sal Buscema. Du bonheur, bien que j'ai toujours trouvé les histoires de kung-fu un peu ringardes. Mais là, c'est un petit plaisir coupable que l'on peut assumer et revendiquer sans honte.