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oker, saloon, pasteur et sheriff… rien ne manque à cette bourgade pour que l’univers du western soit clairement identifié dès les premières pages. Seul détail incongru dans ce contexte, les armes à feu qui y sont proscrites. Cette interdiction trouve cependant ses limites avec la récente vague de meurtres que le shérif local semblait bien incapable d'endiguer. Face à ce qui passe pour l’incompétence, le maire, notable local, est heureux de savoir son fils sur le retour. Ce dernier revient, bardé de diplômes, d’un long cycle d’études dans les plus prestigieuses écoles de criminologie européennes. Excusez du peu ! L’auguste progéniture sera-t-elle à la hauteur des espoirs placés en elle par son papa ? C’est une autre question, car si le jeune homme paraît bien à son aise dans un domaine, c’est plus dans celui de la gaudriole que dans tout autre.
Ceux qui ont connu les débuts de Michel-Yves Schmitt avec Dérives constateront que l’auteur change radicalement de registre. Car si le thème de la relation père/fils est encore présent, c’est de manière moins omniprésente et avec une approche bien plus détachée. L’auteur se cantonne là à la surface des choses. Dans l’absolu, La poire en deux est un récit léger, dont l’intrigue sert de support à un défilé de personnages caricaturaux appartenant au genre, allant du "tunique bleue" jusqu’à l’indien vendeur de babioles. Le décor de fond se plie lui aussi à cet exercice de revue des mythes. Sont ainsi proposés au lecteur attaque de train et autres scènes de liesse populaire liée au possible lynchage d’un potentiel coupable que seule la bêtise semble devoir désigner. Ce choix donne un début de lecture plaisant avec quelques passages assez drôles. Mais cette impression s’étiole au fil des pages, laissant l’impression d’un ensemble relativement inégal avec un scénario qui, sans être particulièrement complexe, se disperse dans de multiples directions.
Le dessin de Cédric Kernel est en phase avec une certaine production contemporaine en vogue où nez et bouches semblent voués à la difformité à vie. Mais comme souvent, ces extravagances ont tendance à atténuer toute réelle marque d’expressivité et donc, par extension, de personnalité, ce qui est pour le moins dommage dans ce cadre.
La poire en deux offre une certaine vision du western avec de bonnes idées auxquelles il manque le liant qui aurait rendu l'ensemble homogène et convaincant.
La poire en deux est un curieux western qui commence bien mais qui se termine avec une explication pour le moins mystique. Je n'ai pas été convaincu.
Il y a de très bonnes idées et on passe un agréable moment de lecture. L'enchaînement des cases est plutôt bien dosé. Je ne suis pas fan du graphisme où effectivement il y aurait de l'amélioration à réaliser notamment en ce qui concerne la précision du trait. J'ai apprécié ce format assez inhabituel car il procure effectivement un certain confort de lecture.
Les personnages sont non seulement attachants mais également intéressants quant à leurs défauts notamment le fils du maire et le vieux shérif qui doivent s'associer pour résoudre le mystère des violents meurtres qui ensanglantent cette bourgade de l'Ouest. Cette association pour le moins improbable donne un véritable corps à cette histoire.
J'ai parfois souri par rapport au clin d'oeil en passant de la petite maison dans la prairie à Wyatt Earp. Le pasteur semble même avoir la tête de Jack Palance! Quant aux motivations des Indiens pour la préservation des blancs, c'est bien trouvé car cela correspond à une certaine réalité au XXème siècle.
Il est dommage que l'explication finale ne soit pas crédible même si elle est assumée par les auteurs. J'ai quand même failli mettre un 4 étoiles. Cela sera peut-être pour un prochain travail de ces jeunes auteurs qui débutent.
c'est plutôt agréable à lire, avec un dessin simple et lisible, et un scénario
dans le style "nouvelle BD/tranche de vie". Bon l'intrigue principale est pas
super, mais tout ce qu'il y a autour est quand même assez sympa.
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