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n 810 avant Jésus-Christ, la reine Sémiramis, veuve du roi Shamsi-Adad, se prend d’affection pour une jeune scribe et la place à la tête du Service de la Justice Royale. Du haut de ses vingt ans, Taliya doit d’entrée résoudre l’énigme du meurtre de Ninsibur, l’homme le plus riche du pays entre les deux fleuves. Malgré le manque de preuves, la fille du sculpteur sur ivoire de Babylone soupçonne un complot de vaste envergure et n’hésite pas à mettre en cause Nergalosor, haut dignitaire local et associé du riche marchand. Au cours de l’enquête, la jeune femme fait cependant l’objet d’un contrat de quatre sicles d’or sur sa tête, tandis que son adjoint Adad-Bela-Ukin est agressé au couteau. Usant de son nouveau titre et poussée par une détermination sans faille, la jeune femme entend bien découvrir l’identité du commanditaire de cet assassinat qui sème le trouble parmi les notables de la capitale mésopotamienne.
Seulement quatre mois après la publication de La nuit des masques, Le masque de chair vient déjà clore ce diptyque scénarisé par Alain Paris et dessiné par Simon Dupuis. La principale qualité de cette conclusion se situe une nouvelle fois au niveau de la restitution brillante de la société babylonienne. Habitué à décrire les civilisations anciennes, que ce soit en tant que romancier ou en tant que scénariste des séries Galata et Antarcidès, Alain Paris permet ici de découvrir les mœurs et l’organisation de cette cité mythique.
Si, en jouant habilement sur l’identité du coupable, l’auteur parvient également à entretenir jusqu’au bout un certain suspense, son intrigue est malheureusement trop décousue. Cet environnement du IXè siècle avant notre ère est très didactique, mais l’enquête policière menée par Taliya manque de fluidité. Une progression par à-coups qui empêche le lecteur de pleinement rentrer dans l'histoire. Malgré quelques flashbacks intéressants, trop de personnages secondaires ne sont pas assez développés et ont tendance à n’apparaître que pour faire leurs révélations. Même l’héroïne principale au caractère bien trempé n’est pas toujours crédible dans cette fonction jusque-là réservée aux hommes et cette manie d’arborer son sceau afin de se sortir des mauvais coups finit par lasser, surtout dans la manière.
Graphiquement, Simon Dupuis continue de décrire cette époque avec réalisme et reconstitue minutieusement la vie quotidienne et les caractéristiques de la Babylone des jardins suspendus. Le jeune dessinateur peine par contre toujours au niveau des expressions du visage, avec des acteurs qui semblent «surjouer» leurs scènes. Une impression accentuée par une narration qui, en tentant de conserver l’esprit d’antan, finit par manquer de naturel.
Une conclusion qui saura ravir les amateurs de récits historiques, mais qui, malgré un bon dosage du suspense, aura plus de mal à convaincre un lectorat plus friand de polars bien construits.
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